Une « super glue » toujours disponible pour vos pneus

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L’hiver est là, et tout un tas de cochonneries attendent patiemment sur le bord de la route pour lacérer nos pneus. La colle cyanoacrylate instantanée – la super glue, pour faire plus intime et plus court – est une astuce archi connue pour refermer les coupures, mais le problème numéro un de ces colles est de ne jamais être disponible quand on en a besoin ! Les conditionnements économiques de supermarchés résistent mal au temps et aux longues tribulations au fond d’une sacoche. Les petits flacons aluminium se percent facilement, les canules se bouchent encore plus facilement, la colle elle-même durcie ou s’évapore pour un rien… Bref, point de vue fiabilité et disponibilité, on repassera : jamais là pour faire face à l’urgence !

Alors, laquelle choisir ?

Pour une disponibilité sans faille et une efficacité maximum, il vaut mieux fuir les imitations et aller regarder du côté de la vraie cyanoacrylate de Loctite, fabricant sérieux pour tout ce qui est solutions de collages et de scellements industriels. Là où les choses se compliquent, c’est qu’il existe un nombre impressionnant de versions… Marketing oblige ! Les formules en gels ne sont pas adaptées – pas assez fluides – et je m’en tiens à la Super Glue-3 Précision, qui donne entière satisfaction… Dans un conditionnement irréprochable. La petite fiole en plastique rigide est toujours disponible, la colle ne se solidifie pas et reste utilisable d’une année sur l’autre – j’arrive à la conserver 2 ans – là où les flacons ordinaires ont déjà bien du mal à tenir un mois entamés ! Une fois ouverte, la fiole doit être conservée debout, c’est écrit sur l’emballage. Je n’ai pas poussé le vice jusqu’à la stocker tête en bas, mais même en restant la plupart du temps couchée – mais autant éviter – la canule ne se colmate pas… Ou presque. Si jamais un dépôt s’est formé tout au bout, on peut le briser facilement avec deux doigts, et c’est débouché !

 

Passons maintenant à la pratique. Pour un résultat irréprochable, le cure-dent et un bout de film plastique – n’importe quoi fera l’affaire, comme l’emballage d’une barre de céréales – sont vos amis, et vous outils !

Pour une coupure ordinaire :

Si la carcasse du pneu est intacte, il suffit de recoller bêtement les berges de la chape. Pas si bêtement que ça en fait, car il faut qu’elles soient propres et sèches, les berges. C’est là qu’intervient le cure-dent, pour chasser l’humidité et la poussière, en raclant les bords. Une fois la blessure nettoyée, on l’arrose de colle. Même si l’embout de la canule est très fin, on en met partout, ça déborde, c’est normal. Quelques va-et-vient supplémentaires du cure-dent permettent de bien répartir la colle au fond des berges. Autant pour chasser l’excès de colle que pour bien mettre en contact les deux bords, il faut exercer une forte pression une petite minute sur la zone collée… en interposant le bout de film plastique, pour ne pas se coller les doigts au pneu ! Dégonfler très légèrement le pneu permet de faciliter l’opération, mais il faut quand même bien appuyer pour abouter solidement le caoutchouc.

Pour finir, il reste à retirer délicatement le film plastique, et le tour est joué : y’a plus qu’à rouler !

À l’usage, la réparation se fait discrète, rien ne s’ouvre et c’est le but !

Et si la toile est lacérée ?

Si le flanc du pneu a été ouvert par une méchante caillasse notamment, une fois la chambre réparée, ne rangez pas tout de suite vos rustines, elles vont servir à refermer la hernie. Pour y parvenir, il faut d’abord badigeonner l’intérieur du pneu – propre et sec pour que l’opération fonctionne parfaitement – avec la Super Glue… Ce qui peut prendre un certain temps, vu que la canule est faite pour un travail de précision. N’ayez pas peur d’en mettre trop, toute la surface doit être encore humide de colle lorsqu’on met en place la rustine… sur son côté encollé ! Ça peut paraître surprenant, mais la face vulcanisée de la rustine ne gêne pas la colle cyanoacrylate, et comme presque toutes les rustines ont maintenant un film plastique du côté extérieur, on ne peut donc pas utiliser cette face. Il faut ensuite presser fortement la rustine contre le pneu une petite minute… en interposant le bout de film plastique – replié sur les deux faces – pour ne pas coller ses doigts au pneu ! On retire ensuite délicatement le film plastique puis on remonte le pneu à pression raisonnable, pour ne pas risquer de déchirer la rustine qui retient la hernie, mais ça résiste plutôt bien. Il n’y a plus qu’à rentrer… Puis à jeter le pneu, car bien entendu ceci n’est qu’une réparation d’urgence !

 

Sur la photo pneu remonté, rien ne baille, le raccord est parfait. Notez la colle qui est ressortie sur l’extérieur du pneu en liquéfiant la crasse… D’où l’importance du film plastique pour protéger vos doigts !

 

 

Quelques conseils :

  • Un pneu, même bien réparé, sera devenu plus fragile qu’un pneu neuf, c’est une évidence, aussi un coup d’œil de routine est une surveillance qui ne coûte rien… et permet également de retirer les petits silex avant qu’ils ne provoquent une crevaison.
  • La colle cyanoacrylate n’est pas souple. Ainsi les abords collés – donc pas tout à fait adaptés à la flexion – seront plus résistants sur un pneu bien gonflé. Avec une enveloppe mollassonne, les déformations à répétition favoriseront au contraire le cisaillement de la zone de collage.
  • Par temps froid, réchauffer le flacon dans le creux de la main – avant de s’en servir – aide à conserver un temps de prise court et un collage de bonne qualité.
  • Pour la réparation d’un pneu qui a formé une hernie, le collage « à la rustine » n’est qu’une solution de secours. Une fois rentré de vadrouille, par sécurité, le pneu est à jeter.

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