Dans ma recherche de cuissards de bonne qualité pour remplacer mes vieux Assos avec autre chose que leur série S7, inabordable et peu convaincante, après un Rapha et un Louison Bobet SaintBrieuc 48, je vais finir avec celui qui est pour moi le meilleur des trois : ce LeBRAM Iseran.
Alors voilà. Sur ce cuissard très sobre, un discret drapeau français – côté cuisse gauche – attire immédiatement l’œil. En ces temps difficiles pour notre pays, le made in France (ou plus précisément Bretagne) est à considérer. Il ne doit pas pour autant être prétexte à cache-misère – mais c’est loin d’être le cas ici – pour refourguer n’importe quoi. Argument commercial, oui ; mais finalité, non ! Rien à redire, c’est beau, c’est bien fait, c’est bien coupé. Sur les côtés des cuisses, au-dessus du petit drapeau tricolore, un panneau de tissu triangulaire très aéré, presque un filet, m’a fait un peu peur. Hé oui, ma sortie test sur le BRM 300km d’Andrésy avec une fin de nuit à 2°C et des jambières qui flanchent, s’annonçait glaciale. Malgré le froid, je n’ai pas ressenti de différence entre les parties aérées aux cuisses et les autres panneaux de tissu moins transparents. Bref si j’ai eu les genoux gelés à cause des jambières dégringolant toutes les cinq minutes, j’ai gardé les cuisses au chaud, ou quasiment. Ce qu’on pourrait donc prendre pour un cuissard pour temps chaud, s’adapte en fait à toutes les saisons. Premier bon point.
Ensuite les coutures des panneaux. Elles sont placées au bon endroit, aucune couture pour venir vous agresser. Il y en a juste une qui passe à la tangente de l’arrière de l’insert. Rien de gênant, donc. Le chamois est ferme, de bonne épaisseur, d’un gris sobre inspirant confiance et qualité. L’utilité – s’il y en a une – de la petite perforation située à l’avant m’interroge… mais franchement, on s’en fout un peu !
Les bandes élastiques en bas des cuisses sont similaires (en moins hauts avec 4,5 au lieu de 6cm) à ceux du Rapha Classic : sans épaisseur, sans forme, molasses, atones… et en réalité très efficaces. EIles tiennent parfaitement en place en se laissant oublier… mais semblent étrangement avoir été découpées par un gosse de maternelle. J’exagère un peu, mais les liserés blancs irréguliers sur les bords de l’élastique ne font pas bien finis, mais ce n’est qu’une impression visuelle. Dommage.
Détail qui peut avoir son importance… ou pas : contrairement à d’autres, ce cuissard descend un peu moins sur la cuisse de quelques centimètres, ce qui n’est réellement gênant que pour les marques de bronzage ! Rien de grave. Pour terminer sur une note humoristique, notez sur le panneau aéré situé cuisse droite, cette tête de cerf stylisée. Normal me direz-vous, pour un cuissard…. LeBram !
Fond très confortable, tissu aéré mais suffisamment chaud à basses températures, bon maintien aux cuisses, prix très raisonnable pour un usage sur longues distances ; alors, pas de réel défaut pour ce cuissard qui semble avoir tout bon ? Hélas, si. Le tissu en filet des bretelles a agi sur mes tétons comme un véritable bout de papier de verre. Ne riez pas, c’est vraiment douloureux sur la fin des 300km, et c’est d’autant plus dommage que le popotin s’en sort intact. Moyennant un peu de couture et la mise en place de deux rustines anti-abrasion, ce cuissard sera un bon choix même pour un brevet de 1000 ou 1200km… ou tel quel, si vous avez les tétons en béton !
Voici donc la modification effectuée (zone entre les deux traits verts) sur l’envers de la bretelle, à gauche ; et sur l’endroit, à droite. Bon d’accord, je ne suis pas super doué pour la couture, mais vous voyez le principe. Même après une sortie de 1600km, rien à signaler à ce niveau-là. Le bout de tissu molletonné se fait oublier… et c’était bien le but !
En 2021, la couleur de l’insert a changé, passant du gris au vert. Cela ne semble pas lié à un changement de gamme ou de qualité. En pratique, aucune incidence : mêmes dimensions, même densité, même confort. N’ayez donc pas peur de la teinte du fond… Visiblement elle peut varier selon les lots.