Voici un article court pour une astuce toute bête… Et si vous permutiez vos pneus ? À première vue, l’idée pourrait paraître stupide et ridicule, jusque-là je suis d’accord, mais en y réfléchissant bien… Pas tant que ça !
Partons d’un constat simple : à moins de piler tous les cent mètres et d’avoir des énormes sacoches remplies de parpaings à l’avant ; celui de l’avant, de pneu, s’use à peu près deux fois moins vite que l’arrière, vous l’avez sûrement constaté aussi bien que moi. En changeant son train de pneu quand l’arrière est complètement usé, on gâche ainsi une bonne partie du potentiel de l’avant, qui est encore à moitié vivant (colonnes « sans changement » du tableau). Oui mais, me direz-vous, pas grave, je ne change que l’arrière. Oui mais – là c’est moi qui réponds – un arrière neuf avec un avant déjà carré, qui plus est qui a tout le temps de sécher si vous ne roulez pas souvent avec votre vélo, ce n’est pas optimal… Voir casse-gueule, car un avant bien sec qui chasse est beaucoup plus difficile à rattraper qu’un arrière ; mais si vous avez l’âme d’un acrobate, pourquoi pas ! Bon, j’exagère un peu, mais vous voyez l’idée.
Maintenant, en échangeant simplement les pneus, arrivé à mi-usure de l’arrière (colonnes « avec 1 permutation » du tableau), on s’assure un arrière toujours en meilleur état, moins usé sur la fin donc moins sensible aux crevaisons, plus sécurisant en conditions délicates (descentes de cols, fortes pluies, gros freinages improvisés de nuit…) et avec un avant dont l’usure est plus en rapport avec celle de l’arrière. La contrainte est minime. En prenant des pneus course qui durent dans les 5 ou 6000km, l’effort n’est pas insurmontable ; non ?
C’est bien beau, me direz-vous encore, mais l’usure n’est pas très harmonieuse au moment de la permutation. Mouais, c’est bien vous suivez ; alors poussons le raisonnement plus loin. Deux c’est mieux qu’un vous répondrais-je, et c’est pour cela qu’on peut mieux faire ! Avec deux échanges, et un pneu arrière – au départ – qui y retourne à la fin (colonnes « avec 2 permutations » du tableau), la progression de l’usure est plus homogène, et la contrainte en termes d’entretien encore raisonnable, non ? Ici, les avantages de la solution avec 1 permutation sont optimisés.
OK, c’est bien beau tout ça – me direz-vous encore – mais il y a un problème : savoir a priori la distance approximative que peut faire un train de pneus. Bah oui, j’avoue, mais vous devez bien avoir une petite idée, sinon demandez aux copains ! Tout ceci est avant tout un principe, une marche à suivre ; pas un dogme absolu. Et puis, si on a oublié ou pas pu réaliser la permutation à temps, ce n’est pas à 200 ou 500 bornes près. Mieux vaut la faire tranquillement chez soi qu’en balade sur le bord de la route. Cycliste oui, mais pas intégriste !