Dans un article de présentation sur les BCN et BPF… je vous avais fait part de mon opinion sur les fameux pointages – devant obligatoirement être faits de jour – et de toute l’hypocrisie des contournements qui vont avec. Je perçois le vélo comme un moyen d’évasion en autonomie, et surtout comme un merveilleux vecteur de découverte et de liberté. Je ne pense pas que cette définition soit très originale, donc pour s’attirer des participants, pourquoi ne pas leur faire confiance, et les laisser libres de leur pratique ? Et on s’étonne du manque de motivations à ces brevets…
Ne revenons pas là-dessus, car officiellement la route de nuit fait perdre beaucoup d’intérêt touristique, selon la FFCT (ou maintenant FFvélo). Sans doute, mais qui n’a jamais roulé sous un beau clair de lune ne pourra jamais l’apprécier !
Voici donc un beau contre-exemple à la position de notre chère fédération… Le pointage de Trois-Fontaines-l’Abbaye (51). Le village, merveilleusement bien mis en valeur par l’éclairage nocturne, donne vraiment envie d’y flâner. C’est bien là aussi le sens du (cyclo)tourisme, non ? Et croyez-moi, c’est un vrai délice de pouvoir le faire avant l’aube, tranquillement, en début de printemps quand la brume vient juste de s’effilocher. Sans être de mauvaise foi – ou si peu – de jour, il m’est apparu plus fade !
Est-ce que ces photos ne rendent pas compte d’un certain attrait touristique ?
Seulement voilà – faute de commerce matinal – j’ai dû attendre le lever du soleil pour faire ma photo de pointage… de jour bien entendu ! Mais pour quel intérêt ?
Un autre exemple avec les deux pointages du Val d’Oise, et le pavillon chinois de Lisle-Adam (95), terne de jour et plutôt superbement bien éclairé de nuit (tout comme le centre-ville, bien mis en valeur également)…
… Et cette vue du village de Vétheuil (95) prise depuis les hauteurs, à deux pas de l’église. Ce ne sont que quelques exemples, et d’autres ne manquent pas, alors il est bien dommage de devoir composer avec un règlement infantilisant…
… Et que dire de la magie d’atteindre le sommet du Mont Ventoux (84) une bonne heure avant l’aube ! Il faudrait se priver du plaisir de voir la montagne s’éveiller. Qu’apporte de plus le grand jour ? Franchement rien !
À l’inverse, j’avoue qu’il y a des villages ne comportant aucun éclairage, comme Charroux (86) et où y passer de nuit n’a aucun intérêt touristique ; la halle comme la tour Charlemagne vous restent invisibles, et c’est dommage.
Mais pourquoi ne pas accepter certains pointages nocturnes, ceux des lieux où le patrimoine est particulièrement bien mis en valeur la nuit ? Et en ouvrant un peu la réflexion, autoriser un quota d’un ou deux pointages nocturnes sur les six d’un BPF, afin de permettre de faire le cycle de manière plus « randonneur » pour boucler – pour ceux qui le souhaitent – un département dans un temps, et budget d’allers-retours SNCF pour les provinces lointaines, limités sans avoir à y revenir. Un plus qui serait appréciable pour un actif ordinaire… À moins de vouloir n’attirer qu’une grande majorité de retraités en s’étonnant ensuite de la désaffection de ces BCN / BPF… alors que les rendre plus attrayants pour tous – actifs y compris – ne serait pas si difficile. À méditer, Messieurs de la FFCT : ce n’est pas en se limitant à changer un logo pour un autre – en se renommant FFvélo – qu’on dépoussière une institution, c’est en agissant ! Enfin ce n’est que mon avis…
Pour enfoncer le clou, le cyclotourisme devrait donc n’être qu’un « sport » de riches ? Car même en enchaînant plusieurs départements, en les regroupant par province – comme je le fais – dans une sortie, le budget train est déjà assez colossal à la longue pour ne pas avoir – ou ne pas pouvoir ! – y ajouter le coût de l’hébergement, bien vite supérieur à celui de la SNCF.