Après je ne sais combien d’années de bons et loyaux services – et sans doute dans les 100 000 km, oui, oui – j’ai dû changer mes chaussures de vélo toutes avachies, mes pieds commençant à flotter dans tous les sens. Ceci dit je les garde encore pour l’hiver, portées avec de grosses chaussettes, mais on s’en fout. Les vrais sportifs tiennent à leurs godasses fétiches, et ont toujours du mal à s’en séparer alors même qu’elles ont une sale gueule. Bref, n’étant pas un grand sportif, la comparaison s’arrête là. Par contre, je ne me suis pas aperçu tout de suite que mes nouvelles chaussures sont moins aérées que les anciennes. Anecdotique me direz-vous, sauf qu’après un long brevet, je pue des pieds là-dedans, et pas qu’un peu. Le démoulage après 600 km vaut une arme chimique de bon niveau ! Ne produisant pas d’habitude d’odeur plutôt fleurie, je me suis demandé si je n’avais pas des semelles en peau de rat mort. Après vérification… non. Donc, comme je vous avais parlé il y a un bon moment déjà de tout le bien que je pense – et que je continue à penser – de mes t-shirts en laine mérinos et le fait de pouvoir les porter sur 1200 km sans en changer ni sentir quoi que ce soit, ni le mouton ni le bipède mal lavé ; je me suis dit : essayons les chaussettes.
Profitant des soldes, je me déleste de quelques dizaines d’Euros en échange de quelques paires de chaussettes de chez Icebreaker. À première vue, elles sont assez épaisses, surtout aux points d’appui. Pour mieux amortir aux endroits stratégiques, sans doute. Pourquoi pas. Ensuite, les pieds sont différenciés droite / gauche. Là aussi, pourquoi pas, même si je préfère sans, pour pouvoir avec deux paires trouées en refaire une autre… mais là, ça ne fonctionnera que si je massacre alternativement les pieds. Ce n’est pas gagné, et moins économique sur le long terme, du coup. Ne pas empuantir le monde doit se mériter, après tout. Maintenant, place au test de terrain. Essayées sur le BRM 600km d’Andrésy et le dernier Paris-Brest-Paris, grosse déception ! Mérinos ou pas, je pue des pieds itou.
Alors, pourquoi ce qui fonctionne merveilleusement bien pour un maillot, ne fonctionne pas avec des chaussettes ? Je ne pourrais pas vous dire. La seule différence est que les t-shirts sont composés d’environ 90 % de laine mérinos, là où ces chaussettes n’en comportent que 63 % + du nylon (qui n’est pas une fibre absorbante). Est-ce qu’avec un moindre pourcentage de laine on se retrouve en dessous de son seuil d’efficacité ? Je n’ai pas de réponse définitive, mais quelle qu’en soit la cause, je vous conseille d’éviter la laine mérinos pour vos chaussettes, c’est inutile. Franchement, gardez votre argent pour autre chose !