Le cycle des Flèches de France 2007-2013,
épisode 20.
Paris – Nice, 20ème et dernière Flèche pour enfin achever cette aventure commencée fin 2007, il y a si longtemps déjà, presque une éternité. Je ne pensais pas que la chose allait me prendre tout ce temps. 6 ans… Mais il faut dire que même si je n’ai jamais considéré ces parcours comme des bouche-trous – ce qui serait vraiment injuste – j’en ai fait plus d’un à l’improviste, quand l’envie m’en a pris, quand la saison s’est faite froide et dépeuplée d’un point de vue randonnées organisées, quand le grain de bitume s’est fait voluptueux et sensuel comme jamais, quand reprendre la route me tiraillait trop, quand rien ne me prenait par la main mais que pourtant j’entendais « viens ! », quand je ne pouvais plus me soustraire davantage aux invitations trop pressantes des démons de la route, quand pour finir je n’avais rien d’autre comme excuse pour occuper deux ou trois jours de libre… Tout ceci sans planification ni grande stratégie, mais quelle merveilleuse façon pour connaître un pays que de le traverser en tous sens à vélo, soumis à ce rythme ni trop lent ni trop rapide. Le tempo idéal pour assouvir sa soif de curiosité et de découverte, à l’écart d’un Paris nombriliste et égocentrique si loin et parfois si proche, servant à chaque fois de point de départ d’une fuite salutaire, ou de soulagement familier d’une arrivée promise, comme pour mieux assumer le contraste d’avec ce bout de France que l’on va chercher avidement, ou au contraire qu’on ramène fièrement avec soi. Bref, si tout va bien, si cette fois-ci je ne casse pas trop de bois comme sur ma Flèche Perpignan – Paris, la boucle sera bouclée en arrivant à Nice ; mais avant, encore faut-il partir. Fuir !
Paris – Nice évoque forcément quelque chose à tout cycliste, même le plus modeste, même moi ; alors réaliser cette Flèche dans l’autre sens ne se conçoit même pas. La considérer à l’envers serait un affront ! Conséquence de cela, je vais devoir traîner une bâche sur les 1000km de la randonnée, afin d’emballer le vélo là-bas, à l’arrivée ; n’ayant ni le temps nécessaire, ni la patience, ni l’envie d’attendre le bon vouloir du train de nuit. De plus, ce sens me permettra de connaître la fin de parcours sous un angle qui ne m’est pas familier, car il partage des kilomètres avec l’excellente Super Randonnée de Haute Provence, la SRHP. Suivre le chemin dans un sens que je lui connais déjà aurait été une redite, un plagiat de mauvais goût ; même si j’envisage un jour l’idée de refaire cette balade provençale en version touristique, pour mieux profiter des paysages.
Samedi 11 mai 2013, depuis l’automne dernier j’ai réussi l’exploit de mettre hors service mes 3 vélos de grande randonnée. N’ayant donc plus rien pour rouler loin, je me suis attelé à la tâche ardue de remettre en état ma randonneuse pliante, qui sera bien pratique pour le retour sur Paris en TGV. Son cadre s’était fissuré sous le boîtier de pédalier en revenant de ma Flèche Marseille – Paris. La soudure de l’aluminium n’étant pas ma spécialité faute de matériel approprié, la chose s’est montrée délicate… Mais avec de la patience, du doigté, et une bonne retouche de peinture, le résultat est finalement très acceptable. Point de vue météo, le temps se précise : pluie au départ, pluie en cours de route… Pluie à l’arrivée. Voici donc encore une excellente occasion de sortir mon affreux poncho rouge pour doubler l’imperméable et essayer d’être étanche !
Jeudi 16 mai, je vais me coucher. Cette nuit, bien avant la pluie, je la passe trempé dans mon lit. J’ai encore attrapé une bonne crève et la fièvre qui va avec à la veille du départ. Ça semble être devenu une habitude. Petite forme très tôt le vendredi donc, mais comme je n’ai pas beaucoup de créneaux disponibles cette année, il faut bien y aller. La météo se confirme : quelques averses le vendredi, c’est mieux ; puis déluge pour tout le week-end, c’est moins bien. La crève aussi se confirme : légère fièvre. Sans traîner en route, pourquoi pas, je verrai bien… Allez, c’est parti ! Paris est encore plongé dans la nuit ; plongé dans ses songes, sans la pluie. Pourvu que ça dure. Bientôt le béton lâche prise et le jour se lève sur un ciel clair. La banlieue s’égrène doucement. Après Corbeil-Essonnes, le brouillard fait une apparition surprise. L’impression de froid saisissant qui va avec, calme momentanément la fièvre. Début de parcours tranquille, sec. Milly-la-Forêt se présente enfin, fin de première étape. Je voyais l’endroit plus intimiste, plus petit, mais finalement non, c’est une vraie ville. Paris si proche, est déjà loin. Le plus dur est fait : se convaincre de partir malgré la pluie et le vent. Méfiance, avec le mauvais temps rien n’est jamais gagné d’avance, c’est ma faiblesse et je le sais.
En repartant, le brouillard s’évapore vite. Soleil matinal et chant des coucous, le bonheur peut être très simple à trouver. On ne dirait pas que le déluge se prépare patiemment. Comme souvent, les panneaux me font sourire. Je traverse la Forêt des Trois pignons. J’en ai neuf à l’arrière, mais j’ai fait un effort, je n’ai qu’un plateau ! À La Chapelle-la-Reine, le brouillard lance encore un dernier assaut jusqu’à Verteau. Curieux cette D52 à droite, alors que sur ma carte c’est tour droit. Curieux cette direction Nemours, alors que je n’y vais pas… Curieux que je ne m’égare pas, car finalement le chemin sera le bon ! Voilà Préfontaines, et je viens de troquer la région parisienne contre la province… Mais pour la Provence, on verra plus tard ! Châlette-sur-Loing est prise d’assaut par la circulation matinale. Le marché local est la source de toute cette pagaille. En milieu de matinée, je quitte Montargis… Après m’être perdu dans le grand bourg. Je n’en ressors pas par la bonne direction, et finis par faire une boucle via Amilis. En chemin, je passe devant les entrepôts Jésus, vins et spiritueux… C’est écrit dessus : spiritueux oui, mais pas très spirituel, j’imagine ! Le ciel se couvre. En traversant l’Ouanne et le canal de Briare, je retrouve finalement la bonne route… Et j’entre dans Amilis pour la troisième ou quatrième fois ! La confusion règne. Même si j’ai fait des détours, la ville doit être sacrément éclatée en différents quartiers. Malgré les nuages, il fait chaud. 22°C, ça fait une quinzaine de plus que ce matin. En temps normal ça irait, mais la fièvre en profite pour me harceler davantage. Je transpire abondamment… Vivement la fraîcheur de la nuit ! Je longe La Vacherie… Qui sur l’instant porte bien son nom, car à partir de là, le vent discret devient pénible pour avancer. Châtillon-Coligny me paraît bien ordinaire, mais cette fois je ne suis pas passé par le centre-ville, plus joli. Je m’arrête faire le plein des bidons au robinet situé juste à côté du terrain de tennis de Tannerre-en-Puisaye, il faut avoir l’œil quand la soif est là ! En passant devant « Les Gouttes », une bien grosse me tombe en plein milieu du menton justement. Ça ne s’invente pas… Sauf que la sensation est bizarre, trop lourde pour être simplement de l’eau. En fait, en guise de goutte il s’agit d’une belle fiente ! Alors que je viens d’en faire le plein, je n’ai gardé ni l’un ni l’autre de mes bidons à l’eau claire ! Songeant à l’intérêt de ne pas avoir la bouche ouverte pendant l’effort, je me nettoie le visage – faute de mieux – avec des poignées d’herbe du bord de route ! En sortie de Sainte-Colombe-sur-Loing, la première vraie grimpette fait prendre 70m d’altitude. C’est la fin du terrain plat, mais le profil de la route reste tranquille. À Entrains-sur-Nohains, je reconnais la petite place, resté la même, où j’ai attendu Laurent sur la route nous emmenant vers notre point de départ de la Flèche Vélocio de 2011. L’endroit est parfaitement identique à mes souvenirs, alors qu’est-ce que vous auriez fait à ma place ? Je me suis assis cinq minutes sur le banc, tranquille, serein… Mais bien entendu personne n’est venu ! Le soleil sorti de sa cachette, il est temps de repartir. Hors du bourg, le vent est toujours là à m’attendre, hélas. Donzy et Varzy, la même consonance et la même direction pour ces deux villages au départ d’Entrains-sur-Nohains. Ajoutez à cela un esprit pas très clair à cause des fièvres… Et me voilà parti en prenant l’un pour l’autre. Je m’en aperçois très tard – quasiment arrivé à Donzy – et j’en suis quitte pour un bon détour par la D33. Un automobiliste me double en forêt, baisse sa vitre à ma hauteur et me demande s’il est bien sur la route de Varzy. Je lui certifie que oui ; Ah ça oui, je suis au courant ! La situation est plutôt burlesque. Me demander, à moi qui viens de me perdre, si la route est la bonne… En tout cas, je ne dois pas être le seul à faire la confusion ! Pour m’épargner une partie du grand axe me ramenant sur le bon chemin, je passe par Oudan, un petit village encaissé, et salue son église haut perchée. Arrivé à Varzy, je me ravitaille à la boulangerie. Pas de tampon pour le contrôle sur ma carte verte. J’irai en quémander un chez la fleuriste. Personne en vue, elle est apparemment occupée dans l’arrière-boutique et tarde à venir. Gêné, je m’excuse de la déranger dans son travail juste pour apposer un cachet sur un bout de carton, mais la jeune femme est très agréable… Et la conversation aussi. Le genre de personne à vous faire repartir en paix malgré les difficultés. un moment qui est un petit trésor dans une randonnée.
Fin d’après-midi, à Brinon-sur-Beuvron les premières vignes sont bien seules, je n’en reverrai pas avant bien longtemps. En changeant de direction – pour prendre plein sud sur la D34 – je pensais que le vent se ferait moins sentir, mais non, il se montrera toujours aussi pénible. Faire toute la Flèche dans ces conditions va vite virer à la torture ! Jusqu’à Saint-Révérien, le bitume a été incroyablement refait à la va-vite. Totalement dégueulasse. Le ciel devient de plus en plus menaçant, il pleut au loin, la route bien humide me le confirme. En passant devant l’église de Saint-Saulge, un détail incongru attire mon regard. Une vache blanche grandeur nature est perchée au-dessus du portail. Selon la légende, jadis le fourrage s’est fait si rare qu’on a fait monter – à l’aide d’une corde et à la force des bras – la vache d’Étienne, sans doute paysan de son état, pour lui faire brouter l’herbe ; à la vache, pas à Étienne ! Imaginons qu’il se trouve là-haut quelques brins d’herbes et un peu de lichen, La bestiole a quand même dû rester sur sa faim. Le jour baisse sur Décize, mais le vent persiste, s’obstine. Je reste dubitatif devant les panneaux de directions, pour finalement suivre Moulins, qui sera la bonne. La portion de terrain plat qui suit, est agréable pour récupérer un peu. Dans la nuit naissante, les crapauds s’en donnent à cœur joie pour un petit concert. Le vent est enfin tombé, pourvu qu’il ne revienne pas demain matin. La route est maintenant trempée. Les éclairs au loin me confirment que je rattrape le mauvais temps. En approchant de Dompierre-sur-Besbre, une usine fumante perce les ténèbres. Il s’en échappe une forte odeur désagréable loin dans les environs. Le Donjon, le vendredi tout juste basculé au samedi, je pointe à la carte postale. Un bon tiers du parcours est fait.
Dans la nuit, en ne me couvrant pas trop, la température descendue à 5°C fait chuter la fièvre ; et mes genoux vont mieux avec cette fraîcheur. Bientôt, c’est le retour du brouillard poisseux dans les vallées. La lampe frontale ne m’est d’aucune aide, accentuant encore plus la nébulosité laiteuse, au lieu de l’éclaircir. Dans quelques heures le jour va se lever. Sur le chemin de Renaison, je fais une micro-sieste de cinq minutes dans un vaste abribus. D’habitude, la première nuit blanche ne me demande pas de fermer les yeux, mais bon, je ne suis pas au mieux de ma forme. Malgré tout, cela sera suffisant pour cette nuit. En repartant, j’échappe toujours de peu aux orages, mais pas aux premières gouttes. Pour se rendre à Saint-Germain-Laval, les kilomètres annoncés de loin sont fantaisistes, s’égrainant lentement, puis de 20 repassent brusquement à 30. Encore ; hé merde ! À ma gauche, le lever du jour a lieu sur une mer de nuages engloutissant la vallée, que surmonte un couvercle gris rosé bosselé… aussi impressionnant qu’irréel. Zeus semble avoir repeint le ciel en fluo. Les 4°C du petit matin sont très frais pour une fin mai, ils persisteront de longues heures. Encore une étape vallonnée mais pas trop, avec une alternance de terrain plat et de très longues sections montantes, usantes contre le vent, comme de Bellegarde-en-Forez à Sainte-Catherine. En approchant de Saint-Symphorien-sur-Coise, la pluie commence à tomber. Je range mon appareil photo, j’en ai déjà assez massacré comme ça avec l’humidité. Il ne ressortira pas de son sac plastique ! Je pointe et me ravitaille à la supérette de Sainte-Catherine en milieu de matinée.
En repartant, la bruine grasse se transforme rapidement en forte pluie, pas moyen d’y échapper. Autre mauvaise nouvelle : lassé de faire de la figuration, le vent est revenu à la charge, impitoyable ! Alors que pas une bonne descente ne s’est présentée par temps sec, en voilà maintenant plusieurs dont je ne peux pas profiter, trop occupé à ne pas déraper, à ne pas faire de tout droit dans les virages, à slalomer pour éviter les rivières éphémères traversant la chaussée. Et aussitôt après, ça regrimpe… Forcément, il faut toujours remonter ce qu’on a descendu, même sous le déluge ! Les précipitations déjà fortes se changent définitivement en pluie battante. Les heures passent, crépusculaires. La température stagne à 10°C ; putain, juillet quand même ! Sans se fier au calendrier, on y mettrait sa main au feu : novembre es-tu là ? À La Madeleine, malgré la flotte et la buée sur les lunettes, la sueur lessivée qui me brûle les yeux, j’arrive à sortir sans me perdre du labyrinthe formé par un merdier de routes : D2e, D342, A47, D502. Gravir la cuvette, remonter vers Trèves en traversant les rigoles d’eau, est assez pénible. J’essaie de me déconnecter des pluies torrentielles, en me concentrant uniquement sur mon pédalage. Les villages passent laborieusement. À Romans-sur-Isère, je prends la D538 incroyablement fréquentée ce samedi après-midi… Tous mes phares allumés ne calment pas ces bagnolards qui n’ont rien à foutre de moi. Je jurerais me trouver sur un grand axe de région parisienne à l’heure de pointe. La même stupidité, la même agressivité… Et dire que ce tronçon est conservé sur le nouveau tracé des Flèches ! Inévitablement, avec toute cette chaussée détrempée ; essayant de me préserver bien en bord de route, je crève de l’avant… Une vis à bois fichée dans le pneu ! Hé oui, vous en avez vu souvent, vous, des vis plantées dans un pneu aussi étroit qu’un pneu de vélo en 23mm ? Franchement, il faut le faire ! Du deuxième essai, j’arrive à coller ma rustine sous la pluie ; un vrai exploit. En remontant la roue, j’aperçois une fine mousse blanchâtre s’échappant de la carcasse du pneu. Hé merde ! Je redémonte. En barbotant avec ma chambre dans une flaque boueuse, je découvre une crevaison lente qui n’a rien à voir avec la première. Allons bon ! Quelques rustines plus tard – et je ne vous compte pas les hectolitres d’eau tombés – c’est réparé… Je regonfle, mais en retirant la pompe, l’obus de la valve casse net ! En principe, en ne regonflant surtout pas, l’autre bout de la valve reste en place, plaquée de l’intérieur par la pression… Mais pas cette fois, et comme je suis dans une grande période chanceuse, tout l’air s’échappe immédiatement ! Hé re-merde, il n’y a plus qu’à tout recommencer avec une chambre neuve ! Toutes ces rustines perdues pour rien, j’espère ne pas en avoir besoin plus tard… Le moral en prend un coup mais je repars, crasseux, sur cette maudite D538 toujours pleine de circulation à en déborder, où je suis continuellement nappé des projections plus ou moins nauséabondes des automobilistes. Un avant-goût de damnation et d’abîme. Dans ce vacarme continu personne ne me respecte. Les nombreux ronds points se transforment en autant de roulettes russes, pas un ne se gêne pour passer en force. Malgré la largeur de la route – et il y a de l’espace – on me frôle allègrement, dangereusement, sans aucune hésitation. La fraction de seconde d’une bagnole vaut de l’or par ici, le cerveau au sec des carlingues doit se lyophiliser. Rien à faire, le fluorescent et mes trois feux arrière n’y changent rien. Je ne suis quand même pas invisible, enfin merde ! Je passe une éternité dans ce pandémonium, luttant lamentablement contre le vent dans un univers apocalyptique. Je ne sais pas dans quel cercle des enfers de Dante je suis rendu, à me faire asperger sur dix, vingt, trente, quarante kilomètres ; puis Crest passé, tout explose. Tout vole en éclats, tout devient insupportable : la fièvre qui est revenue de plus belle, accompagnée de problèmes respiratoires qui ne me disent rien de bon ; la température déjà fraîche qui va littéralement cette nuit faire geler ce corps détrempé (il ne manquerait plus que je rencontre la neige tombée en altitude) ; et pour finir, les articulations qui se grippent les unes après les autres. D’homme de fer, je suis devenu homme de rouille : en premier les genoux bien sûr, puis les poignets, puis la hanche droite et enfin le coude gauche ; pantin désarticulé qui part tout de traviole. Comment l’esprit pourrait-il continuer quand le corps lâche prise à ce point ? Avant de finir piégé cette nuit, en pleine nature au milieu de nulle part, en pleine montagne surtout ; puisque aucune amélioration n’est à attendre, ni de la météo ni de ma santé ; à deux pas de Bourdeaux – pas de Bordeaux, plus à l’ouest, même si sur le coup je le suis aussi… à l’ouest ! – je fais demi-tour sans même pointer au bourg, pour aller prendre le train à Valence. J’abandonne. 50km en sens inverse, toujours sous le déluge, c’est une escroquerie. La gare TGV n’est pas du tout dans la ville, elle se trouve en fait quasiment en retournant jusqu’à Romans-sur-Isère, et dans ces conditions chaque kilomètre se paie au prix fort ; en liquide bien sûr ! Le samedi en fin d’après-midi, après 700km au compteur, fin calamiteuse de l’aventure.
Rendez-vous en juillet pour la revanche !