Je n’ai pas besoin de ce brevet pour homologuer mon Randonneur 10000… ni pour rien d’autre d’ailleurs. Une année après le Paris-Brest-Paris, les choses sont plus calmes. Aussi je le prends avant tout comme une friandise de début de saison, servant à remettre le bonhomme et sa machine en route.
18 mars 2012, des averses sont au programme de toute la journée, et surtout pour l’après-midi… je vais quand même le faire ce brevet, il est temps de commencer sérieusement la saison, alors on verra bien pour la météo. Après les formalités d’inscription, nous nous élançons au lever du jour pour 200km sous une température fraîche de 7°C mais par temps sec… pourvu que ça dure ! Le fléchage mis en place pour s’éloigner des environs de Longjumeau est appréciable.
Rapidement après le départ, le petit vent de travers se montre assez agaçant, même sans être trop fort. Seulement vingt petits kilomètres, et à Janvry dans le virage serré à gauche, ma roue avant se dérobe car la jante entre en contact direct avec le bitume humide. Un bon coup de reins rétablit la situation et la chute est évitée. Je m’aperçois ainsi que le pneu est crevé. Il y a mieux pour se réveiller en douceur ! Quatre petits trous situés les uns à côté des autres, une belle crevaison qui a au moins le prix de l’originalité, ça commence bien ! je ne m’échine donc pas à essayer de réparer cette passoire, je change la chambre directement, après la vérification du pneu. En repartant, je me fais vite rejoindre par un groupe de six. Je m’y accroche pour rattraper le temps perdu, et essayer de prendre la pluie de vitesse, mais vu le ciel maussade, il n’y a bien peu de chances pour que j’y arrive. Mes accompagnateurs sont efficaces, nous roulons à bon train jusqu’au village du contrôle.
Une fois arrivé à Béville-le-Comte, « La Taverne » n’est pas forcément simple à trouver, si on ne sait pas où tourner à droite pour déboucher sur la bonne rue. Heureusement mes compagnons sont des habitués du parcours, et seul je pense que j’aurais continué tout droit, comme un groupe de cyclos que nous voyons au loin. Le temps est toujours sec, je ne m’attarde pas et repars donc tout de suite. En reprenant la route, le vent est maintenant favorable… au moins ça compensera avec la pluie ! Comme j’étais reparti avant eux, les six me doublent à nouveau, et une fois de plus je m’y accroche. Ce sera le jeu du chat et de la souris de ce brevet. Plusieurs fois sur cette étape, leurs choix d’orientation me semblent étranges. Comme la carte et ma feuille de route semblent vouloir me donner raison, alors je fais à mon idée… Et après un bon moment, je me fais à chaque fois rattraper par le groupe. Alors c’est donc bien vrai, tous les chemins mènent sans doute à Rome ! À l’approche de Maintenon, une première grosse averse fait son apparition. La température qui avait vaillamment fini par remonter à 9°C chute de deux degrés. Les précipitations s’enchaînent, entrecoupées de bonnes périodes de crachin. Aux environs de Cherisy, je traverse deux villages consécutifs où la chaussée attend sa couche de bitume, pour finaliser d’importants travaux de voirie. La terre et la caillasse trempées me font craindre le pire pour mes pneus pas franchement tout neufs… Heureusement, il n’y aura pas de nouvelle crevaison à l’horizon. Trouver le lieu du contrôle de Cherisy ne posera cette fois aucun problème, il est inratable sur notre chemin. Le parfum émanant de la boulangerie voisine est un régal pour les narines, mais je n’ai finalement pas très faim, et surtout je préfère repartir rapidement… avant l’averse suivante.
En changeant de cap, le vent est maintenant à nouveau de travers. C’est là tout le problème des circuits en boucle, on est forcément gêné par le souffle à un un moment ou à un autre ! Une fois de plus, je me fais rejoindre par le groupe des six. Deux averses sont au programme de cette étape, dont une assez longue et forte à l’approche de La-Celle-les-Bordes, à tel point que la température se mettra à baisser jusqu’à 5°C. C’est tout de même assez frais, pour un début d’après-midi, surtout à la veille de l’arrivée du printemps ! Mes cuisses et mes doigts en profitent pour prendre une belle couleur écarlate. Pas de problème pour les genoux, vu leur fragilité, le froid leur fait toujours du bien. Mais pour les mains et les pieds par contre, c’est une autre affaire. Ils finissent rapidement gelés et complètement engourdis. Je n’avais pas prévu une telle baisse de température. J’ai beau me souffler constamment sur les doigts, ils ne se réchauffent qu’à grande peine… juste l’espace de quelques secondes. La route n’est pas très exigeante, mais les conditions météo rendent cette fin d’étape vraiment pénible.
L’arrivée à La Celle-les-Bordes, pour y pointer, est un réel soulagement. À l’intérieur, j’en profite pour réchauffer mes mains quelques instants sur le chauffage d’appoint, mais le sang qui y afflue à nouveau me brûle atrocement… du coup je retourne vite au froid, ce sera toujours moins douloureux ! Et c’est reparti pour la dernière étape. La pluie, qui s’est de nouveau transformée en crachin, me poursuivra par intermittence jusqu’à la fin du brevet. Bien entendu, pas d’espoir de sécher… ni de se réchauffer ! Mais la route n’est plus très longue, alors tant pis, il faudra faire avec. Comme je suis bon public, je passe par « Le Déluge » alors que la pluie s’est momentanément arrêtée, il en faut peu pour me faire sourire. La température remonte doucement à 7°C. Bien que j’ai déjà fait trois brevets à Longjumeau, je ne suis toujours pas vraiment très familier avec les tours et détours à faire pour rejoindre l’arrivée. Alors le fléchage mis en place est là encore un vrai bonheur – il ne sera malheureusement pas repris les années suivantes – même si une fois, par inattention, j’ai failli suivre une pancarte du sens du départ !
D’habitude, je n’aime pas trop les brevets de 200km, je trouve la distance trop courte. Mais cette fois, honnêtement, vu les conditions météo – surtout sur la fin du parcours – j’ai bien apprécié ce petit brevet, au tracé agréable… sous de meilleurs conditions. Après 207km au compteur et 1200m de dénivelé, c’est fini. J’ai bien mérité de rentrer pour pouvoir me réchauffer sous une bonne douche !
le parcours ICI