Lundi 23 juin 2012, après avoir cogité une dernière fois sur le chargement spartiate de mon vélo, je rêvasse en furetant sur le site de Grand Bois, pas rebuté le moins du monde par les idéogrammes qui ajoutent au mystère, et font partie de la magie… Bref, journée de repos, de flemme même, en attendant de partir en début d’après-midi, atterrir à la gare de Saint-Pierre-des-Corps, puis prendre le départ de ce fameux Douze Cents.
1200km à traverser tout le massif central de haut en bas, avant de l’arpenter de bas en haut ! Simple, non ? Non, pas vraiment justement, et surtout pas pour moi. Pour maximiser mes chances de réussite, il me faudra sûrement passer maître dans l’art de m’économiser, sans orgueil ni fierté mal placée ; accepter ma lenteur sans traîner en route, et ne pas laisser trop de place au sommeil.
En point positif, la météo s’annonce favorable : vent quasiment nul, beau soleil (peut-être trop),… mais avec de gros risques d’orages pour le vendredi.
Début de soirée, en sortant de la gare je me retrouve dans une espèce de zone industrielle. Je me perds, je tourne en rond. Je rejoins enfin Saint-Avertin, mais trouver le point de départ n’est toujours pas simple : je me perds… je tourne en rond. Le stress monte et le temps raccourcit. J’arrive tant bien que mal avant-dernier pour retirer ma carte de route… Enfin ! Après le très agréable briefing de Jean-Pierre, je me sens plus détendu. L’homme sait y faire pour motiver ses troupes. Nous partirons en deux vagues espacées de cinq minutes. Je suis dans la deuxième.
Avec le grand soleil de cet après-midi, je m’attendais à plus de chaleur ce soir, mais non, il fait seulement 21°C. Tiens des tournesols ! Je n’avais pas remarqué, mais c’est se sont les premiers que j’aperçois cette année. L’espèce deviendrait-elle rare ? Dès le départ, mes genoux sont raides, comme souvent. On verra bien ce que ça va donner en route… À Ligueil, je profite des derniers rayons du soleil. Les habitants semblent avoir des mœurs inhabituelles par ici : un joggeur torse nu rentre chez lui en sautant d’un bel élan par-dessus sa porte, sans s’embarrasser d’ouvrir le portail ; un autre dans la pénombre, pianote dans le jardin sur son ordinateur. La Lune flirte longuement avec l’horizon, rousse de plaisir, puis disparaît au Petit-Pressigny, laissant sa poussière étoilée m’accompagner. Nous vivons tout de même sur une putain de belle planète, et nous ne savons vraiment rien faire d’autre que de la détruire ? Derrière la conclusion de cette réflexion écolo niaise et navrante, se cache le fait que je suis surtout gagné par la sérénité de cette nuit noire absolue, que seules les étoiles viennent troubler. Et moi, seul au milieu du néant, je me sens bien, sans aucun bruit, entouré d’une noirceur totale que seul mon phare déchire en lambeaux, me projetant par anticipation toujours plus en avant, vers cet inconnu que je suis avide de rencontrer. Puis, me ramenant à la réalité, vient le ronronnement de plus en plus sourd, la lumière et la poussière. Dans la nuit encore chaude, les moissonneuses sont au travail. Je passe par Villejésus. Dans la nuit, je ne peux pas bien voir si l’endroit a quelque chose d’exceptionnel, mais je doute que le Christ soit passé ici. Il a sans doute eu mieux à faire. En sortant de Fontgombault, la clarté d’une petite falaise se détache sur la gauche de la route, un petit clin d’œil pour confirmer vers quoi nous allons. Dans Le Blanc, je ne dois pas aller au plus court, et me paye un tour du centre-ville. Jean-Pierre et sa famille (nos trois anges gardiens qui veilleront jusqu’au bout sur nous, de loin mais toujours aux petits soins, dans une organisation merveilleuse) nous attendent pour le premier pointage. Jusqu’ici tout va bien, un treizième de la route est fait. Pour m’occuper l’esprit, je ne vous ai pas encore dit, mais j’aime triturer les dixièmes et les fractions pour savoir ce qu’il reste à faire ou ce qui a été accompli. Sur un mille c’est facile, mais quand le parcours fait par exemple les 770km d’une Flèche Paris-Briançon, ce n’est plus aussi simple…
Yvan, l’administrateur du forum Super Randonneur, arrive accompagné… Et nous repartons à trois. Trouver sa place dans un groupe est toujours aussi dur pour moi. Je ne trouve mon rythme que seul, en soi cette affirmation est d’une évidence imparable, Monsieur de La Palisse ! Yvan est plutôt du genre à voyager chargé, bien trop à mon avis pour cette épreuve. Personnellement, le cyclo-camping itinérant sur des machines improbables m’a appris les limites de mon corps et surtout de mes genoux. D’habitude très spartiate, je trouve que cette année je m’embourgeoise, que j’emporte lourd (si, si…) ou tout au moins du superflu. Habituellement, si je m’arrête pour me doucher sur les longs brevets, le cuissard, et le reste, passe aussi sous l’eau… et est remis directement ! En été tout sèche vite sur le bonhomme. Là, j’en ai en double : cuissard, t-shirt, et chaussettes ; je vous assure, c’est le grand luxe ! Même un sous-vêtement et des jambières en cas de nuit froide, inhabituel pour moi rouler en été. Sans être frileux, j’ai emporté le strict minimum, il faut être humble avec la montagne… Même si le Massif Central n’est qu’une montagne à vaches ! Bref, je voyage tout de même largement le plus léger des trois. Pour notre trio, la nuit se passe sans souci et sans invitation au sommeil… sauf que, c’est très rare mais j’ai faim. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai faim. Je me suis bien alimenté ce soir avant le départ, mais pourtant j’ai faim. Cela m’obsédera toute la nuit. Je m’attaquerais bien à un éléphant, mais il n’y en a pas en vue ; à un pneu, mais j’en ai encore besoin ! Dans mon idée fixe de gloutonnerie inassouvie, et n’étant pas franchement un grimpeur, je suis étonné de perdre mes compagnons dans la nuit, alors que la route commence à se vallonner. Bon, j’avais bien été sur les premières bosses un peu devant déjà, mais je ne suis pourtant pas du genre difficile à suivre. Peut-être ont-ils fait une pause quelque part ? Mystère. Au petit matin, la température a chuté à 6°C. Anesthésiés par le froid, mes genoux vont mieux. Le jour se lève alors que je passe à Bénévent-l’Abbaye. Un rare brouillard vient ponctuer de-ci de-là les environs. Après la nuit, le paysage a changé, et celui de ce mardi matin est typiquement limousin.
Je m’arrête pour faire un pointage photo au panneau d’entrée de Bourganeuf. Des concurrents passent, puis ce sera au tour d’Yvan et son acolyte. En ville nous retrouvons Jean-Pierre. Sympathique ce concept d’avoir une présence discrète tout au long du parcours, sans pour autant être assistés. C’est reparti, la température monte vite à 10°C pour dépasser les 20°C dès 9h30. Une belle grimpette, la première, nous attend pour traverser Peyrelevade. Cette étape est vallonnée, avec des séries de bosses oscillantes autour des 750, 850, puis 950m d’altitude, avant de redescendre en direction de Meymac. Toute la ville semble avoir été posée là, puis avoir glissée, soulevée à une extrémité par une Déméter joueuse. Je décide de m’y arrêter pour me ravitailler en attendant mes deux compagnons, perdus un bon nombre de fois encore dans les bosses. Je mange tranquillement sur un banc, personne en vue. Tant pis, je repars pour finir les plus de 900km restants en solo ! L’altitude oscille maintenant autour de 650m. À midi il fait déjà chaud, avec près de 30°C. Sur mon passage, j’entends de petits bruits crépiter dans les bas-côtés. Je m’arrête pour prendre une photo ; un nombre impressionnant de petits lézards gris se met à grouiller, puis à disparaître dans la seconde. Vers Neuvic, une lointaine dentelle bleutée au-dessus de l’horizon confirme que la montagne est pour bientôt. À Vent-Haut, une longue et belle descente est la bienvenue pour apporter un peu de fraîcheur. Mais il faudra hélas remonter les 350m d’altitude perdus pour rejoindre Mauriac après le pont de Saint-Projet, surgissant d’une manière inattendue entre les arbres. L’ouvrage enjambant la Dordogne doit son nom étrange à celui du village éponyme submergé lors de la mise en eau du barrage de l’Aigle.
Après le pointage photo de Mauriac, je remplis mes bidons quasiment secs à la fontaine, tout en m’aspergeant généreusement d’eau. D’autres participants moins scrupuleux arrivent et l’enjambent directement, pour aller barboter sous l’œil hagard d’une habitante. C’est qu’il fait bien chaud ce début d’après-midi ma Bonne Dame ! Je peste contre la perte de dénivelé à Pons, car il va falloir les regagner là-aussi, juste après, comme au pont de St Projet. La montée du Pas de Peyrol, ou si vous préférez Puy Mary, est au programme. Contrairement au BRM 1000km de Ménigoute d’il y a trois semaines, je l’affronte cette fois-ci dans l’autre sens… En montant par où le début de la descente m’avait semblé à pic ; mauvais présage ! L’ascension ne commence vraiment qu’après Le Falgoux. Jusque-là ce n’est qu’une série de faux plats ascendants et de replats. Je refais le niveau de mes bidons à la fontaine du Falgoux ; qu’est ce que j’ai bu en 30km ! L’embranchement avec la D680 marque le début des hostilités, les cinq derniers kilomètres ne seront pas faciles, mais alors pas du tout. Je n’avance pas, je peste contre moi-même, la suite sera pire, atroce avec les deux derniers kilomètres. 15 % de col à gravir, à essayer de s’arracher de la terre qui tente de vous engloutir, à gagner chaque centimètre de bitume grain d’asphalte après grain d’asphalte. Je force, les genoux tiennent, chaque tour de pédales est presque une victoire à la Pyrrhus, je ne vais tout de même pas mettre pied à terre bordel ! J’en double deux qui l’on fait. Pourtant ils m’avaient passé il y a un moment. À mon passage ils applaudissent. C’est ma seconde d’éternité, mon instant de gloire ; merci les gars ! Économisant mon souffle, j’en ai bien besoin, je ne peux alors leur adresser qu’un sourire piteux et grimaçant. Les derniers lacets sont longs, infinis, le temps s’est comme arrêté, figé dans cette chaleur étouffante où je me débats en vain, tel un insecte tombé au milieu d’une mare. Je ne vais pas descendre du vélo maintenant, non ! Je me maudis de rester cloué au sol, m’envoie au Diable tout en continuant de ramper plus que d’avancer. Les genoux tiennent toujours étonnamment bon, mais m’agripper et tirer sur le cintre comme un damné, me donne de fortes douleurs intercostales. Cette fois-ci je suis bien face au Puy Mary, que je n’ai pas revu depuis une dizaine d’années, et que je n’avais pas reconnu sur l’autre versant lors du 1000 de Ménigoute. Mais quelle horreur, un truc cloche ! Le petit sentier que je n’avais pas revu depuis un bon moment a été élargi et bétonné, pour que le promeneur puisse arriver facilement et en masse, tout en haut. Faut-il donc que dans notre société tout soit toujours plus facile ; même la montagne ne doit-elle pas se mériter un minimum ? Sur ces réflexions, je fais péniblement mes derniers tours de pédales, avant d’être accueilli pour le premier contrôle secret. Une petite pause est la bienvenue avant de se laisser glisser dans la descente jusqu’à Saint-Cirgues-de-Jordanne. Avec la vitesse, le vent, l’air sec et le soleil, les yeux me brûlent et j’ai un mal fou à les tenir ouverts… ce qui est quand même mieux pour dévaler un col !
Après le pointage de Saint-Cirgues-de-Jordanne, c’est reparti pour Aurillac. J’arrive vaguement à m’orienter dans la grande ville, à l’aide du plan et de mon intuition, puis je tombe sur un autre participant que je suis pour sortir de cette portion urbanisée, tout en ayant un œil sur ma carte. Des montées sympathiques nous attendent, en particuliers après Couffins. À Vezels-Roussy j’hésite sur la route, suis-je sur la bonne ? Je finis par faire demi-tour, je m’aperçois que je ne m’étais pas égaré, alors je refais demi-tour ! Vu l’état, et le peu d’indications des routes par ici, je ne traîne pas pour pouvoir profiter au maximum du jour dans ce labyrinthe… où je me perds une fois de plus. Même si je reviens sur mes pas quand il le faut, où tout au moins je l’espère, ma seule hantise est de rater un contrôle secret ! La route est dégradée, tourne sans arrêt, change constamment et sans raison de largeur, sans cédez le passage ni panneau indicateur comme indices, rien. La pénombre totale avec la végétation, maintenant que la nuit est tombée, tant et si bien que tout mis ensemble, je ne suis jamais sûr d’aller au bon endroit ! Lors d’un arrêt d’orientation / hésitation, je hurle de rire devant le panneau insignifiant indiquant Pons. Je suis tombé le nez dessus, par un hasard total, alors que je cherchais désespérément comment rejoindre le village. La DDE locale a un sacré sens de l’humour, pour aller cacher cette minuscule pancarte, presque invisible surtout dans l’obscurité, juste derrière la glissière de sécurité ! Peu après en avoir fini avec le dédale de Murols et Pons, place au deuxième contrôle secret. Je ne suis pas mécontent de retrouver nos accompagnateurs pour une petite pause bien méritée, déjà nerveusement. Après Banhars, il faut affronter une belle montée. J’aime cet avantage de la route de nuit, de masquer les difficultés en les rendant un peu plus supportables. Je m’arrête pour une pause de cinq minutes d’assoupissement sur un banc à Estaing. Nouvelle pause les bras en croix, et la tête sur une table de bistrot, à St-Côme-d’Olt. Pour la première fois depuis longtemps, le parcours a été bien roulant entre ces deux villes. Après une côte qui n’en finit pas pour atteindre Lassouts, la fin de l’étape sera plus tranquille. La deuxième nuit blanche s’est passée sans problème.
L’aube va bientôt se lever, lorsque je pointe à Severac-le-Château. La cité médiévale éclairée est encore endormie sur les hauteurs. J’en fais le tour en regrettant qu’une immense bâche verte de travaux m’empêche d’en faire une belle photo. L’autoroute toute proche est très bruyante malgré le faible passage à cette heure matinale. Le contraste est saisissant avec le calme de la campagne. À Saint-Rome-de-Dolan, la vue sur les gorges du Tarn est impressionnante, juste avant la vertigineuse descente vers Les Vignes. Du Rozier à Meyrueis, au fond des gorges, la route est désespérément plate, à part pour les derniers kilomètres qui font prendre juste un peu de dénivelé. Petite escale à Meyrueis, où je me ravitaille avant de m’attaquer au Mont Aigoual. Au petit-déjeuner de ce mercredi matin, pris au bord de la fontaine : pizza forestière froide et croissant aux amandes ! Tout en commençant à manger, je fais mon calcul d’heure d’arriver en haut du mont. Je tourne et retourne le calcul dans ma tête, mais rien n’y fait : j’en conclus à chaque fois que je devrais être à une demi-heure à peine de la fermeture du contrôle. C’est incroyable que le temps ait passé aussi vite ! Comme je grimpe vraiment lentement, et que j’aime bien avoir toujours une petite marge point de vue horaire, ce n’est pas bon du tout. Si je commence à être en retard sur les contrôles intermédiaires, le retard va s’accumuler, et va être très dur à rattraper… Je ne vais pas m’arrêter là et pleurnicher sur mon triste sort, faire un caprice et envoyer tout balader ; j’ai passé l’âge de la maternelle depuis longtemps, alors qu’est ce que je fais là, à me lamenter ? Mais que faire justement, à part repartir ? Déjà j’écourte mon repas gastronomique, et ensuite je ferai toute l’ascension comme un damné, tout au moins d’un point de vue énergétique, car vu de l’extérieur je dois toujours être aussi lent à monter ! La route grimpe fort au départ de Meyrueis pour atteindre les 1000m, puis mettra du temps pour reprendre de l’altitude. Après le col de Montjardin, je traverse Le Bonheur, j’aime bien les noms par ici ! Petite pause photo au col de la Serreyrède. Je n’avais pas remarqué : « Serre raide ? … plutôt serait raide ? » un nom de circonstance pour un col. Allez du nerf, au suivant… que je ne trouverai pas faute de panneau au sommet du Prat-de-Peyrot. Pas grave, je n’aurai donc pas droit à ma pause photo, je gagnerai deux minutes ! Dans cinq petits kilomètres, ce sera enfin au tour du Mont Aigoual… que je trouverai plein de touristes, plein de moutons, plein d’enfants de touristes courant après les moutons… et se retrouvant maculés de toutes sortes de matières indéfinissables, sous les yeux mi-émerveillés mi-horrifiés de parents fiers des exploits de leurs rejetons. Je fais donc dans cette ambiance mon contrôle photo sans m’attarder, avant de fuir les lieux au plus vite juste avant midi, ayant étonnamment rattrapé mon retard, mais je n’ai pas traîné en route !
Dans la descente du Mont Aigoual je quitte la D18 à Cabrillac pour la petite route des Gorges du Tapoul, toujours en descente, qui est étroite, sinueuse, dégradée, gravillonnée, et parfois un peu herbeuse ! … mais toujours magnifique. En passant par Florac, je rentre dans la ville juste pour faire plein de mes bidons à la fontaine, puis repars sur un bout de la N106 pour m’éviter de passer par le centre-ville. Ici commence le seul passage ingrat de ma randonnée, pas forcément à cause de la difficulté, mais parce que je me souviens parfaitement avoir déjà parcouru ces routes, donc je sais à quoi m’attendre, mais je suis incapable de savoir ni quand ni comment j’y suis passé ! Étrange sensation de familiarité. Ce n’est pas juste une impression de déjà-vu, je me rappelle parfaitement avoir tourné sur cette D998 en y découvrant une montée que j’espère voir finir au prochain tournant masquant la suite de la route, je me rappelle cette église perchée devant laquelle je me suis arrêté pour la prendre en photo sans être satisfait du résultat, je me rappelle cette route fatigante entre arbres et soleil, toute en faux plats ascendants continus qui n’offre pourtant pas un dénivelé extraordinaire… Et tout se reproduit aujourd’hui à l’identique, l’effort marque bien l’esprit. J’arrive au Pont de Montvert, où je remets sur le bon chemin un participant allant prendre la D20 dans l’autre sens, alors que le nôtre doit se trouver un peu après, en sortant du village. Apparemment il s’est déjà fait piéger plusieurs fois à partir en sens inverse ! Il y a pourtant toujours deux bouts à une ficelle, sans GPS ne sait-on donc plus suivre une carte ? Nous profitons du pointage pour nous ravitailler.
Je repars à l’assaut des 600m de dénivelé du Col de Finels, toujours guidé par mes mystérieux souvenirs. Je sais la montée plus longue que difficile, donc j’y vais tranquillement. Comme prévu, je trouve la montée laborieuse sous le soleil. Je m’arrête quelques instants au sommet du col pour ma pause photo de rigueur. En redescendant vers Le Bleymard je tombe sur le troisième contrôle secret. Comme à chaque fois l’arrêt est agréable. La suite le sera moins, car je suis encore en terrain connu. Je me vois déjà attaquer cette forte montée en longs bouts droits en pleine forêt, suivi d’une belle descente plus torturée que la montée, mais je ne sais toujours pas quand j’y suis passé. Avant cela j’avais prévu de gravir le Col des Tribes tout proche pour augmenter ma collection de photos de sommets de cols, mais je préfère ne pas perdre trop de temps. Je n’ai tout de même pas beaucoup d’avance, je préfère garder un maximum de temps pour pouvoir bien dormir ce soir… après déjà deux nuits blanches à mon actif. J’évite donc ce détour volontaire, et m’attaque directement au col de la Pierre Plantée, plus facile que celui de Finiels. En descendant du col de la Pierre Plantée je quitte la N88 à la sortie Laubert, et me retrouve à m’enfoncer dans le village. Immédiatement, je me rappelle m’être déjà trompé de route ici, avoir fait un détour monstrueux (mais je ne sais toujours pas à quelle occasion)… donc demi-tour, je ne vais pas refaire deux fois la même erreur. Je retourne à la fontaine abritée que je connais. J’en profite pour faire le plein d’eau et discute un moment avec le SDF qui a élu domicile là, sous l’auvent. L’homme est là comme la dernière fois où je suis passé (quoi que n’étant absolument pas physionomiste, ce qui me joue parfois bien des tours, je ne pourrai jurer de rien !) en train de se laver les dents. Il me met en garde sur l’eau de la fontaine, sur le fait qu’il a été malade.. en 2007, ce qui prouve bien qu’il est là depuis un moment ! On commence à parler vélo, il croit que je fais la route. À mon odeur sans doute repoussante, et mon accoutrement sans chichis, on pourrait facilement le penser ! Une chose est sure c’est que j’ai l’âme plus routarde qu’autre chose, plus que sportive en tout cas. Alors je me revois avoir la même discussion que jadis… la soirée devient surréaliste. Le GPS ne permet pas de faire ce type de rencontres, alors que c’est peut-être ça l’âme de la vraie randonnée : l’inattendu qui lui donne toute sa saveur, on l’obtient souvent en s’égarant. Et si tout cela n’était que des impressions de déjà-vu projetées par mon cerveau fatigué ? Pourtant toutes ces routes que je reconnais, tous ces endroits si familiers pour moi, jusqu’à ce personnage avec lequel j’ai eu la même conversation (mais était-ce bien lui ?), étrange… et à chaque fois je suis incapable de savoir quand je suis venu. C’est peut-être le signe que j’ai déjà trop traîné ma carcasse un peu partout en France ? En regardant plus attentivement la carte, je m’aperçois que je me suis fait piéger bêtement, il fallait continuer un peu plus loin en longeant la nationale pour trouver la D6. En début de soirée, remis sur le bon chemin, j’essaie de maintenir un bon train sur cette portion assez roulante pour rattraper mes petites erreurs d’orientation. J’atteins enfin Rieutort-de-Randon mais mon timing de sommeil commence à se réduire comme peau de chagrin. Pas le choix, je suis obligé d’accélérer le rythme et la route me le permet. Vu l’heure tardive, la D806 n’est pas trop passante. Cette route me renvoie encore à mes souvenirs mystérieux jusqu’à Saint-Chély-d’Apcher. J’y pointe alors que la nuit est proche de tomber.
Je ne m’attarde pas, pour profiter des dernières lueurs du jour. Comme la route est plutôt roulante, j’essaie encore de maintenir un bon rythme jusqu’à mon arrêt douche et sommeil prévu en banlieue de Saint-Flour : à Saint-Georges. Pour cela je dois suivre la D809/909 qui se tortille en jouant au serpent autour de la voie ferrée et de l’autoroute A75. Avoir à longer des rails est en soit toujours une bonne chose, car les trains montent rarement aux murs ! Étrange tout de même cette route qui s’enroule telle une liane autour de l’autoroute. Peut-être qu’à la construction de cette dernière, pour obtenir un tracé plus plat, plus direct et plus rectiligne, comme le sont souvent les autoroutes. Celle-ci a peut-être grappillé certains tronçons de la départementale… qu’il a bien fallu recréer au prix de ces détours torturés. Le GPS ne peut pas vous raconter tout cela, une carte oui ; et la nuit ne vaut-il mieux pas avoir matière à méditer plutôt qu’à s’endormir ? Je tourne et retourne donc sur la D809 qui en profite pour devenir D909. Avec un minimum d’attention il n’y a cependant aucun risque de se perdre, même si les directions paraissent parfois étranges, en ayant l’impression de vraiment trop s’éloigner de l’autoroute ou des rails. Voilà le viaduc de Garabit, qui déchire majestueusement la nuit. Son ossature rougeoyante enjambant le Truyère me fait tout de suite penser à Gustave Eiffel, et j’aurais la même obsession photographique en tournant autour un bon moment cette nuit (et la route s’y prête !) que pour saisir la célèbre tour parisienne, aussi triste en journée qu’obsédante à la nuit tombée. Au Diable les délais, tel un papillon de nuit rendu fou autour d’une ampoule, je suis fasciné par l’édifice tout en regrettant de n’avoir qu’un simple appareil pas vraiment bien armé pour les photos nocturnes. Je m’éloigne du viaduc à contrecœur, l’envie d’une bonne douche reprenant ses droits. En entrant en plein dans la banlieue urbanisée de Saint-Flour, impossible de rater l’hôtel, il est directement sur la route. J’avais prévu d’y être à cheval entre le mercredi 23h et le jeudi 2h… et il est minuit pile, tout va bien, malgré que je me sois fait hypnotiser par le Viaduc de Garabit !
J’avais choisi de faire escale à Saint-Georges pour pouvoir profiter d’une bonne douche, et cerise sur le gâteau dormir un peu… si j’en avais le temps ! L’endroit est idéal d’un point de vue tactique, car en repartant, au réveil je n’ai après Saint-Flour qu’à suivre la D679 jusqu’au retour de l’aube. Pas de risque donc de se perdre. Mais surtout, que je sois dans les délais ou que je sois en avance, il aurait quoi qu’il arrive déjà fait nuit et je n’aurais ainsi pas gaspillé des précieuses heures de jour. Dans l’hypothèse où j’aurais été trop juste d’un point de vue horaire, je me serais contenté de la douche, et serais reparti aussitôt après m’être allongé cinq minutes sur le lit. En plus l’hôtel est ouvert 24/24h grâce à une borne automatique, constitué de petits bungalows accessibles de plain-pied où pouvoir rentrer le vélo dans la chambre ne pose pas de problème au gérant, alors que demander de plus ?
Je passe donc cette nuit 3/4h sous la douche, j’en ai bien besoin ; puis enfile un tee-shirt, un cuissard et des chaussettes propres… et fait la lessive du reste sous la douche… qui séchera sur la bête en repartant ! Je procède aux soins de mes ischions, pieds, mains, genoux, bref tout ce qui pose problème. Je m’allonge sans même défaire le lit, m’endors aussitôt… et j’ai l’impression d’être réveillé quelques minutes après par mon téléphone. Malgré mes 3h de sommeil je n’ai pas envie de repartir dans la nuit et le froid. Il me faut quelques instants pour me ressaisir et c’est reparti. Il est 4h pile du matin. Une nouvelle fois je suis rattrapé par la faim, terrible, mais cette fois je sais pourquoi : dans mon idée fixe de rattraper le temps perdu, je n’ai pas cherché de quoi m’alimenter, ayant encore des barres en réserve dans la sacoche. J’ai aussi quelques réserves personnelles de gras à déstocker… ça devrait aller. Je trouve assez facilement la petite rue étroite complètement dégradée, qui monte en flèche pour s’extraire de Saint-Flour. Ce raidillon (assez difficile, surtout au réveil !) me fait comprendre une chose : après mes efforts dans le final du Pas de Peyrol et mes séances de course contre la montre, un peu d’acide lactique s’est accumulé dans les jambes, il faudra que je m’économise, que j’évite toute la journée de me mettre en danseuse. Pas bien grave, à part les grosses difficultés, je monte habituellement tout en facteur ! Le retour de l’aube ce jeudi matin, ainsi que l’apparition d’un peu de brouillard, marque mon approche vers Allanche. Juste avant, je passe par Lapeyro… mais il est bien trop tôt pour songer à en prendre un !
Je fais mon pointage photo à l’entrée d’Allanche, puis arrive malgré l’heure très matinale à trouver une boulangerie ouverte qui me fournira mon petit-déjeuner pantagruélique dont j’ai tant envie. Je m’assois sur un banc de la place du village pour mon repas bien mérité. Cette petite pause de calme et de sérénité, juste ponctuée par le chant des oiseaux, alors que tout est encore endormi, a de quoi se réconcilier avec la vie. C’est reparti pour l’ultime grosse étape, où je vais affronter les deux derniers cols. Le seul problème est que mes ischions commencent à crier grâce… et qu’il faudra bien faire les 400km restant avec cette saloperie de douleur atroce, hélas si familière. Il fait déjà 25°C en ce début de matinée, et pas un nuage, comme hier. L’après-midi sera encore sans doute très chaud. Le col de la Chaumoune est facile, bien plus facile que la simple montée vers Montgreleix qui le précède. L’approche sur Besse, qui a perdu Saint-Anastaise sur les panneaux, fait perdre une bonne centaine de mètres d’altitude que je viens juste d’avoir le mal de gagner… et merde ! L’approche du Col de la Croix St Robert est tranquille, le profil ne s’élève vraiment que dans les cinq derniers kilomètres. Au détour d’un lacet, je manque de justesse de me faire percuter de front un cyclo descendant à tombeau ouvert, suis-je donc déjà arrivé en Angleterre alors que je ne me rappelle pas avoir traversé la Manche ? Au sommet Jean-Pierre et sa famille nous attendent pour une petite pause photo souvenir et ravitaillement. Après un bon moment je me décide à repartir pour me laisser glisser dans la descente. Les lacets à L’entrée de Mont-Dore sont délicats à négocier puis la descente reprend jusqu’à La Bourboule.
Au croisement avec l’ancienne N89, je retrouve en sens inverse une portion du 1000 de Ménigoute que je suivrai jusqu’à Aubusson. Cette étape ne m’est donc pas totalement inconnue. Pourtant alors qu’il y a trois semaines elle m’avait semblé globalement en montée, cette fois elle ne m’a pas semblé particulièrement… en descente. En fait cette route est finalement formée d’une série de très longues bosses, d’où l’impression de monter dans les deux sens. Entre Briffons et Herment la route est en travaux… Alors je me fais tout petit pour passer en poussant le vélo dans le bas-côté, sous l’œil réprobateur du conducteur d’engins. Je ressors de ma séance de jardinage les pieds couverts de la poussière du chantier. La chaleur est accablante avec ses 39°C. Je me ravitaille sur la grande place de Giat. D’autres participants ont eu la même idée. L’arrivée sur Aubusson est fatigante à cause de la fournaise. Dans la descente, j’en oublie de pointer. Je le ferai en ressortant de la ville… et j’aurai intérêt à y penser cette fois !
Je me dirige vers la vieille ville, et trouve les quais. Reste à trouver la Gare… et j’atterris devant dans un cul-de-sac. Je retourne dans la vieille ville puisque au moins les quais sont par-là. Problème, la Creuse n’est pas sur ma droite, mais sur ma gauche… Et il n’y a pas de quai en face. Je m’obstine et m’enfonce dans la ville sans rien trouver… Avant d’une nouvelle fois faire demi-tour. Je retraverse donc la Creuse, reprends les quais, me retrouve une nouvelle fois dans le cul-de-sac de la gare. Je n’y comprends plus rien, je ressors de la gare, et continue « à la boussole » vers ce qui doit être la bonne direction… faute d’en trouver une autre… et ce sera la bonne route ! Je m’arrête donc en sortie de ville pour ma photo de pointage, juste avant la bifurcation entre les deux directions Alleyrat. Deux participants passent, prennent le mauvais embranchement, et je hurle pour les remettre sur le bon chemin. Les bords de la Creuse à l’ombre sont un délice à suivre. En rejoignant la D942, la route devient bien plus passante et moins plaisante. Je me ravitaille à Lavaveix-les-Mines avant la fermeture des commerces. Je repars dans la montée pour Le Moutier-d’Ahun où Jean-Pierre et sa famille font un brin de tourisme. Je m’arrête aussi devant l’église où une chorale est en répétition. L’atmosphère de l’endroit, les chants religieux, l’imposant portail de granit débouchant sur une vaste cour, tout cela inspire la tranquillité et le repos, mais il faut bien repartir. Une fois encore je suis déjà passé là, me suis arrêté devant cette église, mais comme toujours dans cette randonnée le quand et le comment m’échappent ; décidément ma mémoire fout le camp ma Bonne Dame. Je repars en passant sur le pont roman dont la forme bien particulière me rappelle aussi forcément quelque chose ! Et là, ça me revient d’un coup, c’était lors d’une virée à moto, je vois d’ailleurs très bien avec laquelle… mais ne me demandez pas quand ! Pour les autres portions mystérieuses, pas de miracle, je resterai sur ma faim… De Roches à Montagaud, la route qui est introuvable à l’aide d’une carte est heureusement fléchée, mais comme dans les gorges du Gorges du Tapoul, elle est étroite, sinueuse, dégradée, gravillonnée, et même parfois un peu herbeuse… vive le cyclo-cross. Le Monteil ressemble à un village fantôme avec énormément de maisons abandonnées. En entrant dans Aigurandes, je m’accorde une pause pour m’allonger quelques minutes sur un banc tout en me ravitaillant les yeux fermés à l’horizontal ! Ensuite, je me perds pour déboucher sur une petite route, la D73… et je fais demi-tour. En centre-ville, je rencontre nos organisateurs pour la dernière fois du parcours, ils sont attablés. Je ne peux pas me payer ce luxe. Les nuages s’amoncellent dans la nuit. Les orages prévus vont-ils avoir un peu d’avance ? Les premiers éclairs ne tardent pas à illuminer le ciel. Pour l’instant ils sont loin, mais se rapprocheront, ou je m’en rapprocherai c’est selon, en tout cas la situation changera assez vite, puisque au Pont-Chrétien-Chabenet, je reçois les premières gouttes. À Saint-Gaultier, j’ai le droit au trio éclair, tonnerre, pluie. Les hostilités sont lancées ! Je continue tout de même, je ne suis plus à quelques heures de pluie près cette année, mais je ne suis pas rassuré par la foudre. Elle tombe de plus en plus près, alors que je suis au milieu de rien, en pleine Brenne. On ne peut pas trouver mieux que les bois en pleine nuit, pour finir foudroyé ! Je n’ai pas le choix, il faut que j’atteigne Migné, le premier bourg à une dizaine de kilomètres de là, pour pouvoir espérer m’abriter. Je n’en mène pas large sous l’orage, et fini par arriver dans le village avec un grand soulagement, où l’abribus que j’aperçois me fera un excellent abri, même s’il n’y a rien pour s’allonger ni s’asseoir…Le sol y pourvoira ! Je descends du vélo, éteins mes torches, et me prépare pour m’installer le temps que l’orage passe. Au même instant, dans l’obscurité totale j’entends hurler juste à côté de moi une saloperie de chien. Instinctivement, je sens le souffle des mâchoires. D’un seul coup, comme un diable sortant de sa boîte, je saute sur le vélo et m’enfuis sans demander mon reste. J’ai fait tout cela en une fraction de seconde, par réflexe, sans réfléchir… mais je ne sais vraiment pas comment j’ai réussi à le faire ! Plus loin dans le village, je trouve la mairie et son grand auvent qui me semble bien plus accueillant ! Je m’y installe, et le contact du sol en béton encore tiède du soleil de la journée est d’un vrai réconfort. Je cède à quelques instants de sommeil, puisque je n’ai rien de mieux à faire en attendant que l’orage s’éloigne un peu. Malheureusement, en refroidissant et à cause de l’humidité, mes genoux ne seront plus à la fête en repartant. Le droit me fait atrocement souffrir alors que le gauche est devenu très raide. Un bon massage d’anti-inflammatoire donne un peu de mieux… mais pas de miracle. Je repars donc sans forcer pour arriver à Mézières-en-Brenne peu avant l’aube.
C’est la dernière étape, à peine 90km à réaliser et j’aurai réussi ce sacré Douze Cents, et accessoirement de quoi faire ma première demande de Randonneur 10000 (la deuxième sera en 2015 ! ). Mais pour cela il faut que j’arrive à maîtriser la douleur de mes genoux, de mes ischions, et de cette saloperie de durillon à l’orteil qui m’a brûlé dans toutes les montées de cols, et qui me tourmente maintenant en continu. Bref tout va bien en ne tenant pas compte de ces petites misères. Mon record (déraisonnable, et que je ne vous conseille absolument pas d’imiter) de tendinite en cyclo-camping bien chargé est de 600km, alors en m’accrochant je dois pouvoir y parvenir, avec cette route plate. Plusieurs pauses de massages, une vitesse ridicule et l’assise soulagée le plus souvent possible en roue libre, m’aideront à y arriver ! C’est la déchéance, mais malgré tout, cette étape ne m’a pas paru interminable, comme peuvent souvent l’être pour moi les dernières étapes de longs brevets. Autre point positif, la pluie a cessé, j’aurai bien encore droit à quelques gouttes de crachin, mais ne pinaillons pas ! À Saint-Cyran-du-Jambot je fais une erreur stupide en prenant la D28d au lieu de la D28, et j’atterris sur la très passante D943 sur l’autre rive de l’Indre. Il me reste donc à faire demi-tour, mais je ne suis plus à un égarement près, il n’y a pas mort d’homme ! En passant par Saint-Germain, j’informe une dernière fois ma famille de ma progression, et donc de mon arrivée prochaine pour me motiver, elle qui a pu me suivre en images grâce une fois de plus à l’excellent travail de Jean-Pierre. C’est le retour des champs de tournesol. Bon signe, c’est bien vrai, l’arrivée approche. À Veigné j’arrive à m’orienter, l’arrivée est toute proche, mais je ne sais pas comment, en passant devant l’hôpital Trousseau je n’arrive pas à trouver le lieu d’arrivée tout proche. Au lieu de cela, je commence à tourner en rond pour m’en éloigner toujours plus, me fiant à mes souvenirs du lundi soir qui forcément étaient mauvais… vu que je m’étais également perdu en arrivant de la gare ! Je commence à demander mon chemin à des passants, et je m’égare toujours et encore plus. Il me faudra près d’une heure pour enfin arriver à bon port, mais largement dans les délais ce vendredi matin !
En résumé :
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- Bien plus qu’un formidable brevet, c’est avant tout une formidable aventure !
- Un parcours sur des routes tranquilles au milieu de paysages de toute beauté.
- Quelques passages délicats en termes d’orientation pour pimenter la navigation… surtout à la carte routière !
- Une organisation de qualité, toujours présente sur le parcours, mais en toute discrétion… et toujours dans la bonne humeur !
- Un brevet largement accessible même aux mauvais grimpeurs comme moi, à condition de s’y être préparé un minimum (mais c’est une évidence), de ne pas perdre trop de temps en cours de route, et de ne pas dormir beaucoup… Mais si vous êtes du genre rapide, c’est encore mieux !
- Vu l’état des routes parfois dégradées, préférez des grosses sections de pneus (mais ce n’est pas obligatoire) pour plus de confort, si votre cadre le permet (le mien non, mais je n’ai eu aucune crevaison en 23mm de large).
- La prochaine édition est pour 2016… Mais attention, avec toujours un nombre limité de participants… Tenez-vous prêt, et préparez-vous sérieusement !
Pour finir, une bonne adresse pour la troisième nuit (publicité absolument gratuite) : Les Logis / Cantal Cottages, tel : 0471601192, hôtel accessible 24/24h avec sa carte bleue, vélo accepté sans problème dans les chambres, toutes de plain-pied. Situé à Saint-Georges juste à l’entrée de Saint-Flour, et sans avoir à se détourner d’un mètre du parcours !