Le but de cette page est de dédramatiser l’entretien des moyeux à vitesses intégrées, faussement considérés comme de véritables usines à gaz. Il est question ici d’un Torpédo contemporain – sans freinage – à 3 vitesses commandées par chaînette. Celui qui sert d’exemple à cet article est du type 415. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce type de moyeu est bien moins complexe à entretenir et à démonter que ceux à freinage par rétropédalage… bien qu’il en existe qui combinent les deux dispositifs !
Pour approfondir le sujet :
L’entretien d’un moyeu Histop à rétropédalage (type 305).
L’entretien d’un moyeu Torpedo à rétropédalage (ancien).
L’entretien d’un moyeu Torpedo à rétropédalage (récent).
Freiner plus efficacement avec le rétropédalage.
Vous allez voir, ici il n’y a vraiment rien de bien compliqué !
Voici donc le type de moyeu concerné. Alors, Prêt ? N’ayez pas peur, allons-y :
Il faut tout d’abord dévisser les écrous et rondelles de chaque côté, en notant leur emplacement, afin de pouvoir retrouver facilement la ligne de chaîne lors du remontage.
Ensuite, du côté opposé à la chaînette, dévisser le premier écrou à créneaux et retirer sa rondelle.
Derrière, se trouve un deuxième écrou à créneaux d’un modèle différent.
S’il est bien serré, on peut avoir la difficulté – dans un premier temps – qu’il se dévisse en même temps que le gros flasque qui s’y trouve accolé.
On a maintenant accès à l’intérieur du moyeu.
Les choses sérieuses vont pouvoir commencer…
On retire alors le circlip de l’axe de roue, et on en profite pour récupérer la rondelle située juste derrière, ainsi que la grande cage à billes.
En tirant doucement sur le pignon, tout le mécanisme vient.
Pas de panique, tout reste en place sur l’axe, rien ne tombe par terre… (sauf la rondelle derrière le circlip, si vous n’avez pas réussi à la récupérer avant ! )
Il reste à retirer du moyeu l’ensemble cliquets et train épicycloïdal.
On peut s’épargner le démontage de ce qui reste dans le moyeu, principalement les deux pistes des cliquets, mais au besoin, en retournant la roue, on peut le ressortir en dévissant le gros écrou à créneaux (flèches vertes).
Occupons-nous d’abord de l’ensemble supportant le train épicycloïdal :
Retirer d’abord les cliquets et leur ressort circulaire.
Le train épicycloïdal (les 3 petits engrenages) se désassemble ensuite en retirant le circlip et la rondelle épaulée. Il reste alors à dégager les axes de chacun des trois petits pignon à l’aide d’un tournevis.
Après nettoyage, on regraisse axes et pignons.
On les remonte, et verrouille le tout en remettant en place la rondelle épaulée et son circlip.
Attention : pour remonter les cliquets, ne pas mettre de graisse, qui aurait pour effet de les « ventouser » au fond de leur logement. Il faut à peine mettre une goutte d’huile à leur base.
On met le ressort en place, l’ouverture de part et d’autre des deux ergots de la saignée (flèches vertes), et on glisse perpendiculairement les cliquets en dessous.
Occupons nous maintenant de ce qui est resté sur l’axe :
Pour désassembler l’axe, il faut comprimer le ressort en poussant l’ensemble à cliquets vers le pignon.
On peut alors dégager la rondelle de verrouillage en forme de U, à l’aide d’un tournevis.
Au besoin, le reste du mécanisme est démontable de l’axe de roue, en dévissant l’écrou à créneaux…
Mais à moins d’être vraiment crasseux, tout est relativement assez accessible pour être bien nettoyé puis regraissé.
Tirer doucement sur la chaînette pour graisser la partie inaccessible de l’axe.
Au remontage, là encore il faut à peine huiler les cliquets. Ne pas les graisser.
Pour remonter la rondelle de verrouillage en forme de U, il faut comprimer à fond le ressort.
Attention : on n’arrive à la glisser qu’entre les deux pions les plus écartés.
Bien graisser l’intégralité de l’intérieur du moyeu, puis remboîter le mécanisme en alignant ses trois pions bien en face des trous de la partie centrale du moyeu.
Un « plop » se fait entendre, pour attester que tout est en place.
Il suffit maintenant de remettre en place l’ensemble formé par les cliquets et le train épicycloïdal.
Si tout est bien en place, la rondelle et le petit circlip verrouillent sans problème le réassemblage du tout.
Pour finir, replacer la cage à billes bien graissée, puis son cône-flasque.
Il reste à régler soigneusement le jeu aux roulements du moyeu.
On le fait à l’aide du serrage correct des deux écrous à créneaux séparés par la rondelle.
Voilà, c’est fait, c’est tout !
Il ne reste plus qu’à remonter la roue sur le vélo, et à régler la tension du câble de passage des vitesses… C’est expliqué dans cet article.
Merci pour ce mode opératoire c’est exactement ce que je cherchais!
C’est justement fait pour ! Merci pour ce retour.
Bonjour, votre aide m’a été précieuse. Pourriez-vous m’orienter pour trouver les écrous gauche et droit de fixation de roue arrière ? Un pas particulier sur un diamètre de 10.4 Ceux d’origine sont usés, « foirés » ce qui a eu pour conséquence de casser la chaînette de transmission de commande de vitesse qu’il me faut changer … Aussi (?)
Merci,
Fred
Bonsoir,
Les axes de roues de vélos « vintage » disposent de je ne sais combien de filetage différents… Et en combinant les diamètres et les pas de vis, il y a un certain nombre de combinaisons, surtout pour l’arrière. Les diamètres habituels sont 9,5mm 9,8mm ou 10mm. Trouver plus gros n’est pas simple !
Jetez un coup d’œil ici :
http://www.2wheelshop.eu/frb/pieces-detachees/pieces-detachees/naven-en-onderdelen/onderdelen-sram-torpedo?
Patrick.
Merci.
J’ai démonté hier un miteux 5 vitesses et tout graissé
En revanche j’ai du mal à trouver le réglage des 2 câbles pour retrouver les 5 vitesses disponibles
Y a t il une astuce ou une méthode ?
Merci
Il doit y avoir un repère à aligner en étant engagé sur une certaine vitesse, mais différent selon les marques et les modèles !
Donc faute de données technique, il faut avec le premier câble en tension et une fois la première vitesse trouvée et bien en prise, tendre le second câble.
Les autres vitesses doivent tomber en face (avec éventuellement un petit ajustement de câble)… et sans aucun bruit !
Le moindre bruit interne trahit des pignons qui ne sont pas parfaitement en face… et s’useront vite sans s’en apercevoir…