Voici ma randonneuse passe-partout, dites gravel bike pour faire branché. Je me la suis construite avant la mode des gros pneus et des freins à disques sur route, en essayant de faire renaître un vélo avec de bonnes vieilles roues en 650B, un peu comme les Réné Herse et autres fabricants mythiques des randonneuses à la française d’il y a environ un demi-siècle !
Mais voilà, je voulais construire MA randonneuse à l’ancienne… avec des solutions modernes. J’avais à l’époque, profité de ce format de jantes (reprenant le vieux diamètre routier) encore balbutiant en VTT, avant qu’il ne disparaisse éventuellement ! … Car beaucoup n’y voyaient encore qu’une mode éphémère… Et même des constructeurs comme Mavic ont raté le coche à l’époque !
Le résultat le voilà : rusticité, confort, rapidité et polyvalence en étaient les maîtres mots… Et ont été respectés !
Voici celles qui ont lancé ce projet : ces jantes pesant 365g sont une bonne surprise. Leurs flancs particulièrement bas dégagent bien ceux des pneus. Ils deviennent donc un peu plus ventrus, et on gagne en confort sans risque de déjanter… C’est plutôt bien conçu !
Ces pneus à l’excellent comportement routier, rapides et sans résistance au roulement, s’en tirent bien sur les chemins… Mais pour la boue, la polyvalence à ses limites, il faudra monter autre chose !
Qui dit jantes de VTT, dit naturellement frein à disques, pas de problème, l’acier du cadre s’adapte facilement à tout…
Ces disques légers de 140mm de diamètre sont efficaces même en descentes de cols, sans doute grâce à leur grande élasticité en flexion… Ce qui n’interdit pas de régler les plaquettes !
Sur ces étriers mécaniques, on peut rapprocher les deux plaquettes. C’est plus efficace, plus silencieux… et indispensable pour ne pas jouer sur la flexion des disques !
Les gaines sont réduites au minimum, ainsi on évite les risques de coincement, le câble est plus réactif… et l’entretien sera éventuellement plus espacé, ce qui n’est pas à négliger en grande randonnée.
Accessoirement, on gagnera aussi le poids de la gaine !
En gardant un design de cadre à l’ancienne, et un poids léger, la prudence exige des fixations renforcées. Ici, ce n’est pas une simple patte perforée (qui n’aurait aucun pouvoir de rigidification) mais un profilé en U.
Pour pouvoir voyager léger mais pratique, un petit porte-bagages d’appoint, très solide malgré les apparences, est incorporé au cadre.
Celui de l’avant est démontable, prenant appui sous le pivot de fourche, et se fixant par le trou réservé aux étriers classiques.
L’extrémité pointue dirigée vers le bas sert à fixer (éventuellement dessus) une barre transversale pour stabiliser une lourde sacoche avant… ou servir de porte-accessoires.
Pour mouliner de manière plus fluide en terrain accidenté, les plateaux ovales sont pas mal. Sur route, le résultat n’est pas flagrant !
Ici ce sont des 38 – 24, ce qui donne une équivalence 40 – 26 en plateaux conventionnels.
Le dérailleur avant Dura-Ace pas franchement conçu pour ce genre de démultiplication fonctionne parfaitement… et permet tous les croisements de chaîne sans frottement.
À l’arrière la cassette Sram Red assure bien son rôle, en silence… et avec une légèreté redoutable !
Le Moyeu Hope Pro2Evo est costaud, mais pour le silence en roue libre… il ne faut pas compter sur lui, il est du genre expressif !
Même en chape courte, le dérailleur Dura-Ace pilote sans problème la cassette en 11 -28, et absorbe le grand écart entre les deux plateaux.
Fiabilité, légèreté, adaptabilité : on peut tout attendre de cette gamme de composants Shinano… même sans réglage particulièrement pointu !
Cette selle en cuir semblait particulièrement adaptée aux longues distances, et allait bien dans l’esprit du vélo… En pratique, cela ne s’est pas révélé très judicieux !
Mais le choix d’une selle est toujours très personnel…
La potence à plongeur apporte aussi sa touche vintage.
Fine et jolie, elle s’assortit parfaitement avec le jeu de direction en aluminium de Stronglight.
Cette potence Grand-Compe ajourée n’est-elle pas sublime ?
Bon d’accord, un peu « caoutchouteuse » aussi, en la poussant dans ses limites en y allant comme un bourrin en danseuse dans un col… Mais elle reste inflexible avec le freinage à disque, même tonique !
Vouloir perdre du poids par une série de trois trous de chaque côté des porte bidons est dérisoire, mais ils allègent surtout une ligne qui fait trop plastique ! Ils sont pourtant un modèle de légèreté avec une trentaine de grammes, et sont d’une robustesse sans faille à l’usage !
Pour se faire plaisir, le logo aux couleurs du made in France, puisque c’est le cas, et puisque c’est du fait maison !
Et c’est du 650B, un format de roue qui a eu ses heures de gloire dans les Paris-Brest-Paris ou autres randonnées aux longs cours… Et qui a été ringardisé avant de redevenir à la mode (au moins en VTT).
Alors autant être fier de tout cela, bordel !
Et pour finir la présentation, voilà la bête crasseuse, après une petite sortie sous le crachin !
Paris-Brest-Paris 2015 : ICI
BRM 1000km de Râches : ICI
BRM 300km de Longjumeau : ICI
BRM 300km de Troyes : ICI
BRM 400km d’Andresy : ICI
Testé avec succès aussi bien dans les cols, les chemins de terre ou sur la longue distance, je suis tellement convaincu du résultat qu’une série de tube carbone/Kevlar m’attendent pour une version ultra-légère…
Mais chut, c’est un projet en cours…