BCN et BPF : Bourgogne – 01 Ain & 21 Côte-d’Or & 71 Saône-et-Loire & 89 Yonne

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Kilomètres réalisés : 13050
Provinces BPF validées : 19
Départements BCN validés : 47

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Bon, il faut toujours finir ce qu’on a commencé. Partant de ce principe, il fallait bien que je me recolle à cette foutue province de Bourgogne, après ce naufrage qui a bien failli faire stopper mon cœur dans sa course inlassable. Aujourd’hui il est en meilleur état. Rien d’exceptionnel, il fait ce qu’il peut, bancal ; et surtout il demande au bonhomme de l’écouter, de ne pas le brusquer, de le mener avec doigté comme on conduit un vieux tacot fatigué, sans forcer ni lui demander davantage qu’il ne peut fournir. C’est un art de chaque instant où j’ai définitivement perdu l’insouciance d’hier, celle du fonctionnement imperturbable de cette pompe de vie. Bref, je m’adapte. Bien obligé ! Deuxième essai, donc, après celui-là, calamiteux. J’aurais pu m’épargner le département de l’Yonne, vu que j’avais réussi à le valider tant bien que mal, à l’époque. Cependant, je ne l’ai pas sillonné comme un circuit, mais je m’y suis plutôt traîné dans une fuite pathétique et zigzagante… Pour rester fidèle à mon éthique personnelle des BCN / BPF, je l’incorpore donc de nouveau à cette sortie pour cou(v)rir la province entièrement, dans l’intégralité de ses 4 départements.

Plate la Bourgogne ? Pas vraiment en fait, ça peut même être un terrain de jeu redoutable en termes de montées, comme sur la Super Randonnée des côtes de Bourgogne que j’ai faite ici et . Ce sera donc un grand tour de 1250km et 16500m de dénivelé. Pas franchement horizontale la route, hein, et pourtant pas tant de cols que ça au programme. Une bonne dizaine, onze pour être exact, avec le Col de la Faucille comme point culminant… Mais pas de panique, il y aura par ailleurs d’autres occasions de grimper ! Donc, par ordre d’apparition à l’écran, mais là ce n’est pas du cinéma :

  • le Col du Bois Clair (394m)
  • le Col de la Grange du Bois (523m)
  • le Golet du Thioux (740m)
  • le Col de Cuvillat (1073m)
  • le Col de la Cheminée (925m)
  • le Col de Bérentin (1144m)
  • le Col de la Faucille (1320m)
  • le Col de la Croix de la Serra (1049m)
  • le Col de Matafelon (475m)
  • le Col de la Bréchette (400m)
  • le Col de Brancion (354m)

Début de soirée d’août, mon train me recrache en gare de Sens à l’approche de la nuit. Mais est-ce que tout cela en a un ; de sens ? J’ai toujours été un traîne-savates par goût ou par malédiction, sans doute par un mélange subtil des deux, les proportions variant sur l’instant. Un traîne-savates maintenant fatigué, ça, c’est une certitude. Si je m’arrêtais là, ça ne changerait rien à la marche du monde. Il ne resterait qu’un sentiment personnel d’incomplétude pour toute blessure intime. Mais la vie en elle-même, restera toujours pour chacun de nous, notre plus grande œuvre inachevée. Puisque je suis là sur le quai, le dernier train parti, autant y aller !

En quittant la gare dans le jour déclinant, la ville s’efface très vite. Sur la droite apparaît fugitivement une petite falaise calcaire, où à son sommet, une petite chapelle domine les hauteurs. La nuit n’est pas encore tombée, et au crépuscule une grosse lune jaune dorée, bien pleine, s’élève déjà de l’horizon. L’étape est courte et vite avalée, comme les ténèbres ont fini par avaler le jour une fois de plus. Vallery est totalement plongé dans l’obscurité, je ne m’y attarde pas, j’y ai déjà pointé.

En repartant tranquillement du village, la route est paisible, solitaire. Le clair de lune donne un peu de consistance à la noirceur. La proximité de l’autoroute A19 que je longe momentanément donne un peu de vie à la nuit. La fureur de ses étoiles filantes trace un sillage de lumière blanche et rouge. Première montée du parcours après Véron. De vieux souvenirs ressurgissent. Des souvenirs de naufrage, d’il y a quelques années où la moindre bosse insignifiante paraissait extraordinaire, où chaque particularité de la route était une montagne à escalader dans la douleur. Aujourd’hui le cœur fait ce qu’il peut, mais je sais qu’il en fait déjà beaucoup. À moi d’en prendre soin, ne pas trop le bousculer. La longue montée est récompensée par une longue descente pour arriver sur Les Bordes. Cette nuit, à Dixmont, la fontaine est moins joyeuse, juste un filet d’eau avare s’échappe des pieds de Marie. Après tous ces villages plongés dans la pénombre, Bussy-en-Othe offre un court îlot de lumière – quelques rues vite ravalées par la nuit – au cœur du bourg que je quitte récompensé par un panorama ouvert sur les illuminations lointaines de Migennes. Vers la sortie de Vergigny, je marque un arrêt au cimetière pour faire le plein des bidons, puis la mairie de Chéu offre un nouveau petit îlot de lumière. En suivant plus ou moins la ligne SNCF sur une trentaine de kilomètres, des trains de marchandises déchirent régulièrement le silence de la nuit. Les pavés pour traverser le centre de Tonnerre sont toujours aussi rugueux. Cette nuit, la petite ville me semble un peu moins en déliquescence, l’éloignement du contexte du Covid y est peut-être pour quelque chose. L’étape est un peu vallonnée, mais sur de courtes séquences de faux plats ascendants ou descendants qui ne sont pas fatigants. En laissant Tonnerre aux ténèbres, je tire des longs bouts droits en direction d’Ancy-le-Franc. La route n’offre pas beaucoup d’intérêt dans la fatigue de fin de nuit blanche, et l’impatience de la réapparition de l’aube. Je traverse le petit village avant l’arrivée du jour. Là aussi, pas besoin d’y pointer, j’ai déjà validé tout le département de l’Yonne lors de mon précédent passage sur ces BCN / BPF.

L’étape est courte – à peine une vingtaine de kilomètres – et vallonnée. Le lavoir d’Argenteuil / Armançon est agréablement mis en valeur dans le petit jour. Une lumière déborde généreusement, de l’or s’échappe par ses arches. Un couple de cygnes glisse avec paresse sur le plan d’eau attenant. L’aube donne de teintes chaudes et rosées aux champs, aux villages, aux fermes isolées. Spectacle contemplatif et apaisant, et me voilà à Noyers-sur-Serein. Le petit village aux arcades et aux maisons à pans de bois est toujours aussi joli, les pavés du centre historique toujours aussi rugueux !

Un nouveau saut de puce me mène à Arcy-sur-Cure sur un air de déjà-vu.

Encore une courte étape légèrement vallonnée me mène à Vézelay par une longue montée. Le spectre du Covid s’étant éloigné, le village sur sa butte est redevenu vivant.

En route pour le dernier pointage de cette série rapprochée, sur une route assez plate cette fois, j’arrive à Montréal. Je fais un brin de toilette et le plein des bidons aux toilettes publiques… et c’est reparti !

Pour changer un peu le tracé du parcours, j’ai cette fois laissé Châteauneuf-en-Auxois pour plus tard, sur le chemin du retour. Je vais donc cheminer directement vers Autun – par Saulieu – en longeant le Parc Naturel du Morvan. En attendant, je suis surpris en sortant de Cussy-les-Forges par une longue bosse à 7 %. Le milieu de la matinée commence à être très chaud et je m’arrête aux toilettes publiques de Quarré-les-Tombes pour faire l’appoint d’eau. Certaines parties de ce parcours ne présentant pas forcément grand-chose pour se ravitailler, alors mieux vaut anticiper… ce que je fais également à la supérette du village. Petite incursion dans la Nièvre, juste le temps de passer par le lac de Saint-Agnan. Après Saulieu, les bosses prennent l’allure de coups de cul. L’étape est finalement bien vallonnée pour atteindre Autun.

En repartant, les monts sombres que je devinais de chaque côté de la route lors de mon dernier passage nocturne, sont cette fois – le cœur en meilleur état – plus décoratifs qu’effrayants… La montagne c’est pour plus tard ! En fait, l’étape est moins vallonnée que les précédentes… Sauf en fin de parcours, où il faut se hisser vers le Mont-Saint-Vincent pour profiter de son panorama dégagé.

L’étape suivante offre la même physionomie, mais en passant cette fois par un petit col sur la fin, celui du Bois Clair. Modeste en altitude, il offre quand même une vraie montée. On peut l’éviter par la voie verte qui tournicote autour de la route en passant par un long tunnel, mais ça manque de panache et ne présentant pas beaucoup d’intérêt. Après la précédente nuit blanche – et près de 450km de route – je m’accorde quelques heures de maigre sommeil juste avant d’attaquer ce col. De la proximité du nœud de voies rapides après Sainte-Cécile, découle un passage régulier de bagnoles, et quand le trafic se calme vers 1h30-2h, il est l’heure de replier le camp pour repartir ! Une fois le Col du Bois Clair passé dans la nuit, atteindre Berzé-le-Châtel nécessite de grimper encore un peu. Le pointage étant déjà fait, je peux poursuivre tranquillement pour atteindre Solutré-Pouilly à l’aube.

Après Sologny, je me perds au cœur de la nuit en suivant une indication Milly-Lamartine qui a le don de toujours se terminer en cul-de-sac quel que soit le chemin que j’essaie ! Juste un bout de voie verte qui ne me dit pas grand-chose. Je pense rater quelque chose dans la pénombre, mais non, rien. Je reprends la route principale, et trouve plus loin une direction moins fantaisiste. Passer par Serrières demande à grimper une longue montée. La roche de Solutré, toute proche, se dessine en ombre chinoise grandiose et majestueuse dans la fin de nuit. Des souvenirs de la Super Randonnée des Côtes de Bourgogne me reviennent, j’étais déjà passé par ici de nuit. Sur cette étape, le Col de la Grange du Bois plus facile que celui du Bois Clair. Solutré-Pouilly est tout proche, et il me reste à attendre l’aube pour y pointer. En fin de nuit, les lumières brillent encore sur la plaine mâconnaise en contrebas.

Redescendu des hauteurs, en allant vers Crèche-sur-Saône, je retombe dans la vallée désespérément plate… Enfin, ça fait du bien ! Dans le village, je passe au petit matin par un rond-point atrocement kitch, flanqué de verres à pieds géant. L’activité viticole des environs ne laisse planer aucun doute possible ! Même si je rentre dans le département de l’Ain, j’y suis pour trois étapes – et près de 150km – de plaine. Malgré cela, la montagne s’invite toute proche dans le paysage. En passant par Lent, je ne résiste pas à l’arrêt photo, alors que la route est pour l’instant bien roulante ! Saint-Martin-du-Mont mérite bien son nom, parce que l’accès au village réserve quand même une belle petite grimpette. À Châteauvieux, une montée en deux temps permet de terminer dignement cette étape menant à Neuville-sur-Ain.

La fin de matinée est déjà très chaude, mais la route est toujours aussi plate sur cette étape, il faut savoir en profiter, ça ne va pas durer ! Et savoir profiter des parties d’ombre aussi. Juste une petite montée pour avoir accès à la cité médiévale de Pérouges et c’en est fini de cette étape où la montagne semble se faire plus lointaine.

Dernière étape de plat. En deuxième partie d’étape, la piste cyclable est agréable. Large, bien entretenue… et avec pas mal d’ombre ! La montagne se resserre des deux côtés du paysage, sur les deux rives de l’Ain que je longe, comme pour m’attirer vers elle en me guidant dans un gigantesque entonnoir. Pour le confirmer, à Serrières-de-Briord je quitte la plaine pour m’élever vers le prochain contrôle de Bénonces. Les lacets du début de montée sont plutôt raides. Le ton est donné, on quitte le confort de la plaine pour le rustique de 200km de montagne. Sous la chaleur de l’après-midi, le franc soleil n’arrange rien.

Après l’arrêt pointage, c’est reparti sur une route très largement à l’ombre. Ça fait du bien, même si le profil continue de s’élever. En fait, depuis que j’ai laissé Serrières-de-Briord dans le creux de la vallée, je suis dans l’ascension du Col des Portes, que je ne quitterai qu’à un bon gros kilomètre du sommet – c’est bête – pour continuer en terrain découvert vers Ordonnaz… Et en retrouvant le plein cagnard ! Après une belle descente à Ordonnaz faisant perdre 500m de dénivelé, me revoilà dans la fournaise de la vallée à Tenay, et c’est bientôt reparti en montée. Même s’il est invisible sans panneau, le Golet du Thioux est pénible à monter, assez laborieux, à mi-ombre mi-soleil sous la chaleur accablante, et me mène à Hauteville-Lompnes en fin d’après-midi.

Je me perds dans le centre-ville, tout en bonnes montées hélas, puis en repartant sur la bonne route, je chemine à plat sur le plateau d’Hauteville jusqu’à Champdor. Quelques maigres kilomètres de répit, puis la route monte vers le Col de Cuvillat. Les 250m de dénivelé ne présentent pas trop de difficulté malgré un pourcentage plus fort sur la fin… Et l’enchaînement rapide vers le Col de la Cheminée, qui présente une montée facile en pente douce constante. Je pousse jusqu’au sommet par pure gourmandise, je ne suis pas à un kilomètre près ! En faisant demi-tour en haut du col, la route ne s’élève pas vraiment… puis gagne laborieusement de la hauteur, à tel point qu’arrivé à environ 1150m d’altitude, le Col de Barentin reste invisible et la route continue sur un plateau d’altitude qui présente juste quelques petites montées et descentes de temps en temps. La pénombre commence à s’installer et je pense que le col n’est pas indiqué en bord de route, puis il apparaît quand je ne m’y attends plus, sans avoir pris d’altitude depuis des kilomètres. Après Saint-Germain-de-Joux, la direction de Montanges marque le début de la montée en vue du Col de la Faucille. En grimpant au clair de lune, les Monts du Jura se dessinent nettement des deux côtés de la route pour accompagner ma progression. La montée du Col de la Faucille est longue, longue, sans être très dure … un peu comme celle du Lautaret (par lequel je suis passé sur ma Flèche de France Paris – Briançon ou sur mes BCN / BPF du Dauphiné). Je marque une pause de quelques heures à Chézery-Forens pour ne pas arriver trop tôt au sommet du col… et attendre le lever du jour pour y pointer. En traversant Lélex, le village est truffé de pancartes pour le Tour de l’Ain… Passé là la veille, j’y ai échappé de peu, et aux problèmes de routes coupées qui vont avec ! Reparti en fin de nuit, le final devient plus doux en rejoignant la D1005. En haut du Col de la Faucille, je patiente quelques instants pour pouvoir pointer à l’aube, puis demi-tour, le plus dur est – en principe – fait !

Je repars en me laissant glisser vers Mijoux, où une fois dans le village, la route remonte en direction de Lajoux, qui gicle d’un seul coup dans le décor au détour d’un lacet. Le petit matin est très frais à la faveur de l’altitude, contrastant avec le cagnard qui régnera tout le temps de cette randonnée. Une légère brume est aussi étonnante qu’éphémère. Alors que depuis Lajoux la route est restée faiblement vallonnée autour des 1200m d’altitude, aux Bouchoux – pointage comptant pour la Franche-Comté, département du Jura – elle redescend vers les 900m qu’il faut remonter en direction du Col de la Croix de la Serra, faisant regagner dans les 150m d’altitude. Un col pas si dur, donc, et le dernier à plus de 1000m. Le reste de l’étape est ensuite globalement en descente, conduisant vers le contrôle d’Izernore, que j’atteins après être passé par Oyonnax où il y avait déjà pas mal de circulation en milieu de matinée.

En repartant d’Izernore, la première partie d’étape comporte des bosses d’une longueur absolument interminable… Avec de longues descentes aussi, et ça, c’est un peu plus agréable ! Je marque un petit arrêt pour me rafraîchir à la fontaine de Matafelon-Granges. Rue du four, ça ne s’invente pas. J’y adosse le vélo. Le soleil est déjà féroce en fin de matinée. Une minute à peine, et pschitt… la chambre à air vient d’éclater à l’avant, par pur caprice, juste à cause de la chaleur ! Hé merde, réparer sous le cagnard pas envie, mais il faut bien s’y coller. L’avantage d’avoir à faire de la mécanique au pied d’une fontaine, c’est qu’on peut facilement avoir les mains propres après coup… Et c’est reparti ! Je longe les gorges de l’Ain puis m’en éloigne. À distance, le village de Corveissiat semble accroché à la falaise. Petit à petit, vers Coligny les bosses se font plus courtes, moins laborieuses, puis se répètent de plus en plus souvent à faible amplitude, rendant les montées plus accessibles. La fin d’étape vers Brançion se fait à nouveau un peu vallonnée, surtout en passant dans le vignoble.

Le contrôle suivant, celui de Saint-Gengoux-le-National, est tout proche après être redescendu de la cité médiévale de Brançion par son col, situé à l’emplacement du Monument aux Morts. 15km à parcourir, où l’on progresse là aussi sur de grands bouts droits faiblement vallonnés.

Le soir s’installe vite dans le jour déclinant. C’en est fini des pointages pour aujourd’hui. Je me pose quelques heures avant de repartir en pleine nuit pour profiter d’un peu de fraîcheur – toute relative – après le cagnard de la journée. La route est agréable. Elle commence par une vingtaine de kilomètres de voie verte au clair de lune jusqu’à Givry. Les portillons se passent sans problème, en ralentissant, ce qui est le but recherché ! À Buxy, la piste cyclable tournicote autour d’un rond-point en faisant comme de mini-lacets de cols. Cet aménagement pour niveler une petite montée est assez surprenant dans la pénombre ! De grands bouts droits suivent jusqu’à Chagny, puis comme la facilité ne peut pas durer éternellement, à partir de Saint-Aubin le parcours passe par les Hautes Côtes de Baune et la route s’élève à mesure que le pointage de La Rochepot se rapproche.

Traverser le village, et surtout le quitter en passant par son château, exige aussi de monter une belle grimpette à – au moins – 10 %. Au petit matin, ça réveille ! Quelques kilomètres plus loin, rebelote avec la traversée d’Orches qui se mérite également par une nouvelle côte à 10 %… Plus longue cette fois, mais le panorama qui s’ouvre à droite sur les monts les vallées et les villages qui les peuplent, récompense de l’effort fourni. La fin d’étape pour rejoindre Pommard et Beaune est ensuite toute plate, rien d’exigeant. J’arrive en ville pour pointer directement après avoir traversé les vignes ; sans aucune transition. Le changement de paysage du tout au tout est étonnant.

La route se poursuit laborieusement dans une montée continue occupant la première moitié de cette étape, de Beaune à l’approche d’Antheuil, où l’on replonge dans une belle cuvette… qu’il faudra à nouveau remonter en direction de Châteauneuf-en-Auxois. Le vent souffle terriblement et me ralentit encore davantage. Le village se présente enfin, il faudra encore un peu monter pour le traverser. Par rapport à ma dernière venue, les vieilles pierres du château sont toujours là, mais sans doute un peu plus bancales car un échafaudage et de grandes palissades masquent son entrée. Le contexte du Covid s’étant éloigné, les touristes sont revenus, et c’est ce côté grouillant de vie qui change le plus le site.

En repartant, je me laisse glisser dans la longue descente… que j’avais pris dans le sens de la montée la dernière fois. Vu comme je file, je comprends mieux l’effort que j’avais eu à fournir à l’époque pour grimper. Ceci dit, dans cette version du circuit – avec Châteauneuf sur le retour plutôt qu’à l’aller – le travail de montée je l’ai aussi fait, mais beaucoup plus dilué en longueur, depuis Beaune. Un large panorama défile sur la vallée et le lac formé par la vase retenue d’eau de Panthier. Vite revenu en terrain plat, le petit village de Commarin apparaît ; splendide. Il ne sert pas de pointage à ces BCN / BPF mais il aurait pu, vu la qualité de ses vieilles pierres. En passant par Sombernon, la montée est raide pour traverser le village. L’arrivée à Saint-Seine-l’Abaye est assez laborieuse en cheminant sur la ligne des crêtes balayée par le vent, même si le vallonnement n’est pas si prononcé. Le village porte bien son nom, puisque l’abbaye est nettement visible dès l’entrée dans le bourg.

Pour s’extraire du village, Il faut ensuite affronter une longue montée, puis une fois sur les hauteurs, une descente permet de rejoindre Verrey-sous-Salmaise pour longer les voies SNCF et l’Oze blottis dans la vallée. En chemin, en sortie de Thénisey, je rencontre enfin le premier cimetière de la journée pour faire le plein de mes bidons largement à sec. La chaleur de l’été est impitoyable. Il reste à accéder à Alise-Sainte-Reine sur sa butte.

Après une première partie d’étape vallonnée, à Chamesson j’enjambe la Seine indolente, qui ressemble davantage ici à un modeste lac qu’à un fleuve. Proximité du cours d’eau que je poursuis jusqu’à Châtillon-sur-Seine, ultime contrôle de ce circuit.

C’est reparti une dernière fois. Pas de pointage à assurer sur ces 125 derniers kilomètres qui me ramènent au point de départ, en milieu de nuit, à Sens pour prendre le premier train du matin pour Paris, après 4 jours de randonnée bien vallonnée. Alors, plate la Bourgogne ? Définitivement non !

 

 

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