Une fois n’est pas coutume, voici un vélo que j’ai acquis en très bon état, et sans trop me fatiguer… Il était simplement de l’autre côté de ma rue !
Présentation :
Ce brave Gitane servait, paraît-il, à un médecin pour faire ses tournées dans Paris.
Rouler dans Paris avec un triple plateau, encore rare à l’époque, quelle drôle d’idée ! Ou alors le brave homme allait-il naviguer du côté du Sacré-Cœur ?
En tout cas, notre médecin était du genre soigneux avec sa monture. Tant mieux ! Et aussi du genre conservateur, comme l’atteste ce bidon Specialites TA d’époque, fourni avec le vélo.
Vu du côté droit, le vélo ne manque pas d’allure non plus. Comme ce cadre est assez grand, je n’aurai pas trop à ressortir le tube de selle (ce qui donne toujours une ligne étrange sur un vélo ancien).
En mettant la selle à l’horizontale et en changeant la chambre à air arrière (il faut bien que j’aie un peu de travail à faire), ce vélo s’acquittera parfaitement de sa première sortie d’essai sans problème particulier. À temps perdu, il faudra juste que je pense tôt ou tard à lui faire faire une petite révision, mais c’est une autre histoire.
Ce vélo est construit avec les fameux tubes Reynolds 531.
Le cadre et la fourche, comme l’attestent les étiquettes.
Des pattes de cadre pareilles sur un chromage de bonne qualité (pas un point de rouille), c’est la grande classe ! Non ?
Les moyeux sont des Normandy, un grand classique, mais les flasques rouges qu’on aperçoit timidement trahissent des moyeux Normandy Luxe Compétition.
J’ai un petit faible pour les cintres gravés. Celui-ci ne manque pas d’allure.
Notez la sonnette (de bonne taille et au timbre bien clair) fixée au sommet de la potence. Va-t-il rester ? Il est dans l’esprit cyclotouriste comme le reste du vélo, alors pourquoi pas ! D’ailleurs ce vélo doit son nom de Fédéral en raison de son agrément par la FFCT. Une machine de qualité pour un coût de 1500F à l’époque.
Les leviers de frein Mafac, bien pratiques avec le réglage de la garde du câble au sommet, ont leur caoutchouc encore en bon état. Un beau vélo vous dis-je.
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Des manettes de dérailleurs classiques de chez Huret.
Remarquez la majestueuse pointe du gousset située au-dessus de l’étiquette attestant la construction du cadre en tubes Reynolds 531.
Encore une finition soignée avec ce capotage chromé de fourche.
Le petit porte-paquets est fixé sur les articulations de l’étrier de frein. Le bas de votre sacoche sera bien calé.
Le phare est astucieusement déporté sous le plateau au moyen d’une petite tige prévue à l’origine sur ce petit porte-paquet.
A l’avant comme à l’arrière, les étriers de frein Mafac Racer jouent à cache-cache derrière les porte-bagages.
A l’arrière le montage du porte-bagages est plus hasardeux avec ses gros colliers massifs adaptés pour l’occasion, des vis bien trop longues… Tout ça pour obtenir un porte-bagages qui penche nettement vers l’arrière. Ça flaire bon le bricolage, mais au moins la fixation est solide !
Remarquez l’attache rapportée pour fixer la pompe, et respect scrupuleux de la loi oblige, la plaque nominative laissée par l’ancien propriétaire.
Le feu arrière – à l’origine au niveau de la dynamo – a été déporté pour pouvoir fixer le porte-bagages. Une fois celui-ci chargé, le feu est facilement masqué, dommage.
En accord avec les autres éléments de qualité de ce vélo, les garde-boue sont bien entendu des Bluemels… n’est-il pas ?
Avec la bavette monumentale fixée à l’avant, il n’y a aucun risque de s’asperger les pieds… Ou alors il faut vraiment le faire exprès !
La selle Idéale 2002 est un grand classique, mais celle-ci a déjà bien vécu.
Elle demande un peu de soins.
(La photo a été prise avant que je règle sa hauteur, et surtout son assiette !)
Le dérailleur Huret est magnifique, surtout son mécanisme vu de l’arrière. Bien que ses fourchettes aient le profil typique pour fonctionner avec un double plateau, il commande pourtant sans problème cette transmission triple.
Cette version triple du type Fédéral est peu commune. C’est une ruse trouvée par Gitane pour contourner le blocage des prix institué à l’époque par Raymond Barre !Un pédalier Stronglight, des pédales bien dessinées… Encore une fois, que du beau sur ce vélo.
Le pédalier possède encore ses deux bouchons, mais ce n’est malheureusement pas le cas pour la pédale de gauche. La seule faute de goût sur ce vélo !
Le dérailleur Huret est classique, mais il comporte cependant un galet inférieur non denté ; plutôt inhabituel pour l’époque.
Encore une fois, admirez la dentelle géométrique de cette patte de cadre en « nid d’abeille ».
Derrière, se cache une roue libre 5 vitesses 14-28. De quoi gravir toutes les côtes… Aidé du triple plateau. Effectivement, ça passe partout, comme sur cette Flèche Paris – Marseille.
Ces jantes Mavic larges complètent bien les belles roues.
Superbe, vraiment superbe ! Je decouvre ton site et, d’un coup, me sens rassuré en me disant que je ne suis pas le seul à aimer les vieux vélos, la poésie et, je suppose, les musiques à la marge (pas que le punk, donc, mais aussi et surtout les musiques ambient, minimales, etc.). Une grande embrassade du Lot-et-Garonne, où je m’installe depuis peu. Gwen
Salut Gwen,
Merci pour ton enthousiasme. J’ai répondu à ta question, tu verras… Allez maintenant je vais lâcher le chalumeau pour le saxo !