Les nouveautés techniques dans le petit monde du vélo, tiennent souvent du pur effet marketing, et pourtant, certaines évolutions particulièrement discrètes sont d’une efficacité incontestable. Les espèces de plots que l’on trouve sur l’intérieur du grand plateau sont de ceux-là, et facilitent vraiment la montée de la chaîne.
Seulement voilà, si vous vous êtes trompé dans votre commande, si vous avez acheté un plateau « DH » à un prix imbattable pour vous en servir de manière classique, ou tout simplement pour améliorer discrètement la transmission d’un vélo « vintage » … Dans tous ces cas, il n’y a pas de plots d’acier, et pourtant, avec un peu d’astuces et de soins on peut les rajouter. Suivez le guide :
Ce plateau est tout beau tout neuf… Mais n’a aucun plot en acier. Les montées de chaînes du petit vers le grand plateau promettent d’être laborieuses.
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Pour faire les choses proprement, on va commencer par créer un gabarit à l’aide d’un morceau de barquette de jambon. Pas de panique, si vous n’aimez pas le cochon n’importe quelle feuille de plastique transparent fera l’affaire. On dessine soigneusement les contours du plateau pour bien se repérer, et on marque l’emplacement des futurs plots. Il faut les placer où il y a le plus de matière, donc au voisinage de la fixation des cheminées. Ils doivent servir à faire monter la chaîne, donc le plot vers l’avant sera placé plus bas, et le plot arrière plus haut vers les dents. Deux suffisent.
Voilà ce que ça donne. En plaçant soigneusement le gabarit devant chaque bras du plateau, on marque l’emplacement des plots d’un coup sec de pointeau (à l’aide d’une massette).
Au premier coup de pointeau, le gabarit se retrouve perforé, rien de grave, au contraire le pointeau trouve naturellement sa place pour marquer à l’identique les autres bras du plateau.
Il faut maintenant percer le plateau… mais pour quoi faire ? Y planter des clous bien entendu !
Attardons-nous cinq minutes sur les clous, justement :
- Ils doivent être à têtes larges et plates, avec de belles bavures dessous, pour bien s’ancrer dans l’aluminium du plateau, et aussi pour que la tête du clou ne soit pas complètement plaquée contre le plateau.
- Si vous ne voulez pas que les clous fassent éventuellement de petites taches de rouille à l’usage, prenez-en en inox. C’est plus cher mais ils ne rouilleront pas. L’inox est robuste et tenace frottements de chaîne. C’est donc un bon choix, mais l’acier zingué conviendra aussi, surtout si vous faites beaucoup de kilomètres, la rouille n’aura pas trop le temps de s’installer. À vous de voir !
- La longueur de la queue importe peu, mais le diamètre est important. Trop gros c’est laid, et fragilisera le plateau ; trop petit, ça va s’arracher facilement !
Ici j’ai choisi des clous de 40×2,2mm. Si vous n’avez pas de quoi les mesurer précisément, faites confiance à ce qu’il y a de marqué sur la boîte. 40 est la longueur de la queue et 2,2 est le diamètre… qui ne tombe pas rond, tant mieux, ça nous arrange !
Il ne reste plus qu’à percer les endroits du plateau poinçonnés au départ. Prendre un foret de 2mm tout rond… pour que ça rentre bien serré. Pour ne pas voiler plateau, posez-le sur une cale de bois avec un trou de 10mm environ pour que le clou traverse librement sans déformer le plateau ni clouer la cale ! Après trois ou quatre coups énergiques à la massette, le clou traverse… ou se tord si vous ne frappez pas assez fort et/ou bien droit. Rien de grave, prenez un autre clou, vous y arriverez à l’usure, mais n’agrandissez pas les trous du plateau, ils doivent rentrer serrés !
Voilà donc nos clous en place. Un s’est un peu tordu au passage, rien de grave. Celui de gauche n’est pas encore assez rentré (c’est le rôle des bavures sous la tête), celui de droite est parfaitement en place.
Attention : bien entendu la tête des clous doit être du côté de l’envers du plateau !
À l’aide d’une grosse pince, tenaille, ou ce que vous voulez d’autre, coupez les queues des clous à 3mm du plateau.
Maintenant, il faut y aller de bon cœur pour écraser les restants de queues des clous contre le plateau à coups de massette. Vous y arriver plus facilement avec le plateau posé (côté têtes de clous) sur une surface très dure, comme la partie « enclume » d’un étau. Attention tout de même à ne pas déraper et écraser l’aluminium du plateau !
Il n’y a plus qu’à remonter le plateau. Voici ce que ça donne ! Simple, sobre, élégant, économique… que demander de plus ? Notez bien, avant de vous lancer dans l’aventure, le positionnement des clous. Une fois écrasés, ils ne doivent pas vous gêner pour fixer le plateau. Ici le clou vers l’avant a été placé le plus bas possible… pour bien aider la montée de chaîne vu la grande différence entre les deux plateaux (40 et 26 dents) !
Excellent,
je note car j’ai le problème…
Comme quoi il faut toujours fouiller !
« Cherchez et vous trouverez… »
Surtout si dans les connaissances il y a quelque « Trouvetout » ingénieux.
Je ne me lasse pas même de relire, il y a toujours idée à prendre.
Par contre si l’on pouvait afficher les photos en grande taille ce serait le luxe. Merci encore.
Merci Florencio,
Eternel problème des photos. Je ne peux hélas pas les agrandir… sauf à aussi faire agrandir la facture de mon hébergeur.
Comme ce site ne me rapporte rien, je fais au mieux ; mais quand je deviendrai riche, promis les photos seront… immenses 🙂
Patrick.
Ainsi soit-il !
Bonjour,
Je sollicite l’autorisation pour publier cette page sur mon site.
L’astuce est géniale…
Bonsoir Florencio,
Je ne vois pas d’inconvénients à ce que tu mettes en lien tout ce que tu trouves d’intéressant ici.
Patrick.
Merci,
http://flodcyclo.free.fr/tout_le_velo/?numero=277 Clouez_vos_plateaux
@++
Flo