Bien que les Mavic Crosstrail soient réapparues au catalogue depuis, il est question ici des premiers modèles. Cet article repose sur une roue arrière à freinage sur jante de 2007, mais peu importe, la procédure est identique pour tous les modèles, à disque ou non, de 2007 à 2012.
Cet article s’applique également à toutes les roues arrière Crossride de 2006 à 2012.
Allez, c’est parti, voyons ça !
Avec une clé de 17mm de chaque côté de l’axe, défaire l’écrou situé devant le corps de roue libre.
Chasser l’axe au maillet.
L’axe peut être laissé de côté tel quel, Il n’y a aucune utilité à dévisser ce qu’il est assemblé dessus.
Sortir le corps de roue libre, qui se retire alors sans effort.
Attention à ne pas perdre la rondelle qui est restée collée, soit contre le roulement – ici recouverte de crasse, flèche verte – soit ventousée au fond du corps de roue libre.
Apparaît alors – ici aussi sous une couche de graisse crasseuse – les paires de cliquets et ressorts qu’on retire. Ils sortent facilement en tirant doucement dessus pour ne pas séparer ressorts et cliquets.
Pour pouvoir bien nettoyer le fond du logement où repose le joint à lèvre, s’aider d’un tournevis fin pour faire remonter le joint le long du tourillon, en faisant de petits mouvements de levier, progressivement, sur toute sa périphérie. Procéder au départ délicatement entre les lèvres, puis quand la lame passe dessous, en prenant appui à l’arrière du joint – qui est beaucoup plus robuste – et finalement en sortant le joint à la main.
On a maintenant accès aux roulements. S’ils sont en bon état, sans jeu et fluides à la rotation, les laisser en place. Sinon, pour les remplacer il faut les chasser par l’intérieur, au maillet, en emboîtant d’abord côté opposé à la roue libre un axe le plus proche possible de l’idéal de 11,5mm (12mm ne passera pas).
Pour chasser l’autre côté, introduire un axe de 10mm légèrement de travers pour le mettre en appui sur la bague centrale du roulement, et le sortir progressivement en changeant l’axe de position à chaque – petit – coup de maillet. Il faut y aller en douceur pour ne pas mettre le roulement de travers au risque de détériorer l’intérieur du logement. (L’idéal est de disposer d’un extracteur inertiel à pinces pour chasser le roulement par l’extérieur du moyeu… mais pas justifié pour un usage occasionnel).
Extraire ces roulements ne pose pas de problème, ils ne sont pas montés trop serrés dans le moyeu… Attention, celui du corps de roue libre, lui, est emboîté plus fort. Pour l’extraire, serrer le corps dans un étau – muni de mors tendres ou protégés par des épaisseurs de chiffons – et dévisser l’écrou central dans le sens habituel.
Le roulement peut alors être chassé de l’intérieur… il est monté plus serré que ceux du moyeu.
Il reste maintenant à tout nettoyer avant de s’attaquer au remontage.
Bien observer les pièces, et remplacer – en plus des roulements – ce qui est éventuellement défectueux : ressorts cassés ou faiblards ; cliquets ou corps de roue libre aux dents ébréchées, usées ou arrondies.
Un problème hélas inévitable sur les roues Mavic de cette génération – aussi bien en route qu’en VTT – est la présence d’un jeu important entre le fond du corps de roue libre et le moyeu, pour celles qui ont beaucoup roulé. Cela peut entraîner du roulis dans la cassette et de l’imprécision dans l’indexation. Remplacer le corps de roue libre n’apporte alors pas grand-chose, car le plus gros de l’usure ne provient pas de la bague plastique mais de la base du tourillon du moyeu lui-même. On voit ici seulement quelques traces de griffures sur la matière synthétique du corps (flèche verte), mais l’aluminium du moyeu a complètement perdu sa couche d’anodisation (flèche orange). Encore rien de trop grave, mais l’usure est pour lui déjà plus prononcée.
Place au remontage :
Si les roulements sont à changer, éviter les chinoiseries souvent médiocres, surtout quand le prix est trop alléchant ! Les marques de confiance sont nombreuses, telles SKF, FAG, INA, NTN, NSK ou SNR toutes connues dans le monde industriel, et Enduro Bearings dans celui du vélo.
Commencer par installer un roulement neuf dans le corps de roue libre (utile en cas de défaillance, mais aussi pour contribuer à limiter l’effet du jeu dans la bague plastique). Appliquer le roulement le plus droit possible en l’appuyant à l’entrée de son logement des deux pouces, puis frapper au maillet bien verticalement par l’intermédiaire d’une grosse douille reposant uniquement sur la bague extérieure du roulement pour ne pas détériorer les billes. Il se met en place en quelques coups ; si vous avez l’oreille musicale, le changement de bruit confirme son arrivée au fond du logement.
Revisser ensuite l’écrou.
Sur le même principe, remplacer les roulements du moyeu en s’aidant d’une grosse douille – prenant encore uniquement appui sur la bague extérieure – et d’un maillet. Côté roue libre, le roulement dépasse légèrement (flèche verte). Ne pas insister inutilement, c’est normal !
Huiler légèrement le joint à lèvre et le faire coulisser au fond de son logement. Attention au sens de montage : la partie plate et épaisse dirigée vers le fond, la face en pente vers le corps. Remettre de l’huile sur la base du tourillon, juste au-dessus du joint.
Replacer chaque cliquet équipé de son ressort dans son logement. Un peu d’huile permet d’éviter qu’ils tombent trop facilement.
Ne pas oublier de replacer la rondelle, centrée sur le roulement.
Bien que Mavic commercialise pour les roues libres de cette époque une huile très fluide, sur cette roue qui a parcouru 20000km, le mécanisme a depuis sa fabrication toujours contenu de la graisse légère, sans aucun entretien ni souci de fonctionnement. Aussi je préfère – mais à vous de voir ! – appliquer une graisse assez fluide (plutôt que l’huile Mavic) sur l’intérieur du corps de roue libre : dents de loup et bague plastique. Attention, dans tous les cas jamais de graisse trop épaisse ou tenace dans les mécanismes de roues libres, au risque de ventouser l’arrière des cliquets contre le moyeu !
Des deux mains, remboîter le corps de roue libre en tournant lentement dans le sens antihoraire, tout en plaquant les cliquets vers le moyeu d’un doigt placé sous le corps de roue libre, pendant son coulissement.
Contrôler que la rondelle soit toujours bien en place sous le corps de roue libre, sinon, la recentrer soigneusement à l’aide d’une fine lame de tournevis, pour pouvoir remboîter l’axe sans problème.
Faire passer l’axe légèrement graissé au travers de l’ensemble, en maintenant le corps de roue libre pour éviter qu’il ne soit chassé vers l’extérieur.
Si l’axe n’est pas totalement rentré à la main, pas de problème du moment que l’écrou peut être revissé – il glissera alors sans opposer de résistance au moment du serrage – sinon, donner un léger coup de maillet.
Pour finir, serrer fermement les deux écrous aux extrémités de l’axe, puis contrôler le bon verrouillage et libération des cliquets de la roue libre. Ils doivent être nets et fermes, en tournant doucement aussi bien qu’en rotation rapide.
Les roulements à billes étant des composants de fabrication très précise, et les nouveaux étant identiques aux anciens, il ne devrait pas y avoir de problème. Néanmoins, si l’axe présente du jeu en latéral ou au contraire la roue manque de fluidité en rotation, agir sur le côté gauche de l’axe : écrou de l’extrémité et contre-écrou en aluminium.Et voilà !