Dans mon esprit, la laine (mérinos ou pas) : ça gratte, ça pue, ça tient chaud, ça ressemble à une serpillière… bref, c’est moche et ça n’a aucun intérêt pour le vélo ! Je dois l’avouer, je restais sceptique devant les promesses miraculeuses en termes de confort, de régulation thermique, et surtout devant celle, extraordinaire, de ne rien sentir… même après plusieurs jours à mijoter dedans, et sans laver ni le bonhomme ni les vêtements !
En théorie, ces arguments semblent plutôt pas mal pour faire des longs brevets… et aussi pour ne pas asphyxier les autres voyageurs, lors d’un retour en train avec le vélo sous le bras, par exemple ! Mais en pratique, à l’épreuve de la réalité, est-ce que cette fameuse laine mérinos tiendra ses promesses ?
Pour le savoir, j’ai donc dû payer de mon porte-monnaie… et de ma personne ! Un prétexte comme un autre pour repartir en vadrouille, n’est-ce pas ? Après des brevets concluants de 400 et de 600 km sur Grenoble, avec un bon dénivelé, un gros cagnard, et de gros orages, tout allait bien… mais sur mille kilomètres alors ? J’ai donc, rien que pour vous, si ce n’est pas de l’abnégation… récidivé sur le BRM 1000 d’Angers, en ayant entre-temps converti Alain à ce produit miracle. Comme espéré, nous avons fini tous les deux sans exhaler le rat mort, en n’ayant même pas lavé nos Icebreaker de tout le parcours (les bonshommes, si, quand même… ) ! Pour finir, j’ai également emporté la laine mérinos sur le Paris-Brest-Paris, avec toujours le même enthousiasme.
J’ai testé un t-shirt Icebreaker Anatomica SS Crewe 150 (96 % de laine mérinos). Bien entendu il existe d’autres modèles, d’autres marques, d’autres pourcentages de laine mérinos (on peut imaginer qu’avec moins de %, logiquement ça ne devrait pas être aussi efficace dans la durée, d’un point de vue anti-odeur…). Voilà ce que je retiens donc de ces quatre brevets :
- Ça ne gratte absolument pas, c’est (très) fin, c’est léger. C’est doux et confortable comme un tissu ordinaire, et ne ressemble absolument pas à un vieux pull de grand-mère !
- C’est climatisé ! Je n’ai pas eu froid la nuit (je ne suis pas frileux non plus), ni trop chaud en grimpant les cols, ni plus chaud que d’habitude sous le cagnard (les 38°C étaient bien là, mais je n’ai pas plus mal supporté que d’habitude…)
- Je n’ai pas empuanti le rat mort à l’arrivée, rien, aucune odeur, et une sensation de bien-être et de fraîcheur comme si j’avais juste été chercher le pain (et je n’ai pas utilisé de déodorant) !
- Ça supporte très bien le lavage, à froid et à la main, et sèche plus vite que je le pensais. Bref, ça devrait tenir dans le temps.
Bon d’accord, je dois l’avouer, le cuissard sentait bien le chacal (malgré sa peau soi-disant antibactérienne… passons) mais c’est habituel. Et en voyant les choses positivement, c’est plus loin du nez ! Mais un t-shirt qui sent bon (et un bonhomme qui ne se sent pas poisseux) après avoir bien sué dedans, ça c’est moins habituel !
En résumé : expérience 100 % positive ! L’investissement n’est pas bon marché (il y a des marques encore plus chères…), mais finalement pas plus qu’un bon maillot de vélo, et franchement le gain en confort vaut largement le coup. Indispensable si vous êtes du genre à voyager léger… ou pour vous alléger, justement !